Vers la fin des biocarburants ?
Pour être un peu mauvaise langue, on pourrait estimer que pour qu'il y ait "fin" des biocarburants en France, il faudrait un "début". Or, pour de multiples raisons, le développement des carburants "verts" dans notre pays n'a jamais été une priorité ni une réalité, jusqu'au Grenelle de l'environnement.
Et voilà que Jean-Louis Borloo, ministre d'Etat en charge notamment de l'Ecologie, annonce mardi à Rome vouloir faire "une pause" dans les carburants de première génération, fabriqués à partir de plantes vivrières et accusés de concurrencer les cultures alimentaires.
_ Certains, faits avec des céréales, attiseraient la flambée des prix agricoles, responsable d'émeutes "de la faim" dans l'hémisphère sud.
Il faut préciser que la position éuropéenne a quelque peu évolué depuis, justement, la colère des pays comme Haïti. Autrefois, l'objectif de l'UE était de 10% de biocarburants, dans les transports, en 2020. Mais les émeutes sont passées par là, et de nombreux députés européens ont demandé un "moratoire" sur les biocarburants.
Ceux-ci ont également été critiqués par le président du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui a parlé de "vrai problème moral".
Même l'association écologiste Greenpeace, en France, a dénoncé la "dangereuse illusion française". Outre cette concurrence avec l'alimentaire, l'ONG déplore l'encouragement aux pratiques intensives, et la destruction des forêts tropicales.
Enfin, autre illustration française, les magasins U ont décidé de geler le développement de leur système de distribution de bioéthanol.
Matteu Maestracci
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