Valls annonce "200 millions d'euros pour l'apprentissage"
Dans son discours de clôture de la conférence sociale, le Premier ministre a désigné mardi les trois priorités du gouvernement pour l’année à venir : l’emploi, la croissance et le dialogue social.
Par ailleurs, à l’issue de la conférence, une négociation "dès la rentrée " sur les "demandeurs d’emploi de longue durée " a été annoncée. Une concertation sur les seuils sociaux des entreprises a aussi été confirmée ainsi que la prolongation dans la loi de finances 2015 des efforts en faveur de la baisse des impôts pour les classes moyennes.
Avant de développer sa feuille de route sociale, Manuel Valls a fait allusion aux chaises laissées vides par trois syndicats pour la seconde journée du sommet social, la CGT, FO et la FSU.
"Un refus prolongé du dialogue serait une posture incompréhensible. La situation de notre pays exige de tous un sens élevé des responsabilités."
L'emploi des jeunes
Sur l’emploi, le gouvernement va notamment cibler ses aides en faveur des jeunes, a annoncé Manuel Valls. Il est question de renforcer les dispositifs de stages, en prévoyant un parcours individuel de sensibilisation au monde de l’entreprise dès la classe de 5e.
Le Premier ministre a rappelé aussi sa volonté de lutter contre l’échec scolaire et universitaire. Sur ces points, les entreprises seront sollicitées pour proposer davantage de stages et mieux formuler leurs besoins en termes d’emploi.
Objectif : 500.000 apprentis en 2017
Manuel Valls a aussi annoncé le vote dès la semaine prochaine de 200 millions d’euros d’aides supplémentaires en faveur de l’apprentissage. Il s’agit notamment de mettre en place "une aide de 1.000 euros par apprenti, dans les secteurs professionnels qui auront signé un accord ".
Sur France Info, Jean-Pierre Crouzet, le président de l’Union patronale de l’artisanat (UPA) a dit sa satisfaction de voir l'image de l'apprentissage revalorisée par Manuel Valls, mais il estime encore insuffisantes les aides annoncées.
"L’aide va aller aux entreprises de moins de 10 salariés. C’est un encouragement à l’apprentissage mais c’est insuffisant."
Des réactions forcément contrastées
Le patronat est sorti satisfait de la conférence sociale. Pierre Gattaz, président du Medef, a saluté un discours qui "avait de l'ambition ", malgré "un souci d'exécution". "Nous partageons les priorités de croissance, d'emploi et de dialogue social ", a-t-il insisté, précisant toutefois qu'il souhaitait "moderniser " ce dialogue social.
Les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC et Unsa) ont eux estimé défendu la légitimité de la conférence malgré le boycott de plusieurs syndicats. "Ceux qui ont tenu ont obtenu des avancées ", a résumé le numéro un de la CFDT, Laurent Berger.
"Aucun geste, aucune réponse n'a été apportée aux aspirations des salariés ", a estimé de son côté la CGT, qui rappelle dans un communiqué avoir participé aux réunions préparatoires à la conférence.
Les syndicats qui avaient décidé de claquer la porte de la conférence reprochaient à Manuel Valls d'avoir cédé aux demandes du patronat sans les consulter.
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