Valérie Pécresse rappelle que les comptes de la campagne Sarkozy en 2007 ont été validés
Valérie Pécresse a rappelé mercredi 11 janvier que les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ont été validés par le Conseil constitutionnel. Ceux-ci seraient visés par la justice dans le cadre de l'affaire Bettencourt.
Les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, qui feraient l'objet d'une réquisition judiciaire liée au dossier Bettencourt, ont été validés par le Conseil constitutionnel, a rappelé mercredi la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse.
Celle-ci réagissait à une information révélée la veille par le quotidien régional Sud-Ouest, selon laquelle le juge d'instruction bordelais, Jean-Michel Gentil, qui travaille sur le dossier, avait réclamé ces documents à la commission nationale de contrôle des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
"Je ne commenterai évidemment pas une procédure judiciaire en cours, je me contenterai de rappeler que les comptes de campagne du président de la République française sont publics et publiés, qu'ils ont été soumis et approuvés par la commission nationale des comptes de campagne, soumis et approuvé par le conseil constitutionnel", a-t-elle dit lors du compte rendu du conseil des ministres.
L'Elysée n'a fait aucun commentaire.
Copé rappelle la "présomption d'innocence"
De son côté, Jean-François Copé a mis en avant mercredi "la présomption d'innocence" alors qu'il était interrogé sur le sujet.
"Je n'ai pas de commentaire à faire sur une procédure en cours", a d'abord déclaré lors de son point de presse hebdomadaire le secrétaire général de l'UMP.
Relancé, il a souligné qu'il y "a en France quelque chose qui s'appelle la présomption d'innocence". "Moi je regrette beaucoup que tout ça soit étalé dans la presse. Et puis, à trois mois, de la présidentielle bien sûr...", a-t-il ironisé.
"Le nom de Nicolas Sarkozy a (…) été prononcé"
Selon Sud-Ouest, Jean-Michel Gentil, qui a notamment entendu le 14 septembre à Claire Thibout, l'ancienne comptable de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, est à l'origine de cette réquisition des comptes de campagne de 2007.
Le magistrat instructeur avait convoquée Mme Thibout à la suite de ses déclarations à l'été 2010 devant les enquêteurs. Elle avait alors affirmé avoir assisté à ce qu'elle pense être des remises d'argent de la part de la milliardaire à des politiques, avant la présidentielle de 2007.
Son avocat, Me Antoine Gilot, avait indiqué que les carnets qu'elle tenait et les enregistrements clandestins des conversations effectués par le majordome de Mme Bettencourt à son domicile avaient "révélé des problèmes de financements politiques dans lequel le nom de Nicolas Sarkozy a (...) été prononcé".
L'ancien gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre, est accusé par l'ex-comptable d'avoir remis, en 2007, 150 000 euros en espèces à Eric Woerth, à l'époque trésorier de l'UMP, pour la campagne de M. Sarkozy, des faits niés par les intéressés.
"Présenter des comptes exacts… à 1 franc près"
En octobre 1995, le Conseil constitutionnel avait validé les comptes de campagne d'Edouard Balladur qui s'était fait éliminer au premier tour de l'élection présidentielle.
Jacques Robert, un ancien sage de cette haute instance juridictionnelle de 1989 à 1998, a pourtant décrit, une nouvelle fois début décembre, dans un entretien accordé au Parisien les manœuvres qui avaient entouré cette validation, ainsi que celle des comptes de campagne de Jacques Chirac.
Selon lui, Roland Dumas, alors président du Conseil constitutionnel, aurait estimé que "les Français ne comprendraient pas qu'on annule l'élection [présidentielle de 1995] pour une histoire de dépassements de crédits". A sa demande, les rapporteurs auraient revu leur copie, plusieurs fois, jusqu'à "présenter des comptes exacts... à 1 franc près", avait alors expliqué l'ancien juriste.
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