Vacances à l’étranger : Fillon échappe à la bronca des députés
Devançant les révélations du Canard Enchaîné sur son séjour en Egypte fin décembre, le Premier ministre avait reconnu dès hier, par communiqué, avoir été hébergé à Assouan par les autorités égyptiennes. Avec épouse et enfants, durant les vacances de noël, il a même précisé avoir emprunté un avion du gouvernement égyptien pour une excursion touristique.
Lors des questions d’actualité à l’Assemblée, François Fillon a remercié tous ceux qui l’ont soutenu. Dans son camp, mais aussi "tous ceux qui, à gauche, de Robert Badinter à Jean-Pierre Chevènement (…) ont eu des propos mesurés". S’agissant de la mise à disposition d’un avion par le régime égyptien, qui était alors un allié de Paris, Robert Badinter a estimé sur Canal + que Le Caire se serait sans doute "formalisé", si son invitation avait été refusée.
Même le député socialiste René Dosière, pourfendeur des dérives des dépenses publiques, a estimé que la situation de François Fillon est "très différente" de celle de la ministre des Affaires étrangères. "C'est au fond un problème presque déontologique. Mais il n'y a pas de déviation", a reconnu sur iTélé le spécialiste de la transparence dans la vie publique.
"Mélange des genres"
"Ce qui s'est passé en ce qui le concerne, c'est le mélange des genres entre les vacances privées et la partie publique", a souligné Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée.
_ "Je pense que ce sont des pratiques d'un autre temps", a résumé le socialiste Pierre Moscovici. "Ce qui ne va plus, dans les mœurs du temps (...) c'est le fait que quand on est invité d'une puissance étrangère, on ne paye pas son hôtel", a-t-il poursuivi.
Ce matin en conseil des ministres, le président Sarkozy a instamment prié les membres du gouvernement de privilégier désormais la France pour leurs vacances. Et de soumettre à l’approbation de Matignon et de la cellule diplomatique de l’Elysée, tout déplacement d’un ministre à l’étranger.
Gilles Halais, avec agences
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