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Union sacrée autour de l'intervention en Libye

Tous les partis politiques français soutiennent le principe d'une intervention militaire en Libye, et la manière dont le processus a été mené par le gouvernement. Seuls deux partis s'y opposent, le PC et le FN. Un débat doit avoir lieu mardi au Parlement.
Article rédigé par franceinfo
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“Je salue ce succès remarquable de la diplomatie française en général, d'Alain Juppé en particulier”. Ce compliment vaut de l'or pour le gouvernement et pour l'actuel locataire du Quai d'Orsay. D'abord parce qu'il vient d'un ancien ministre des Affaires étrangères, connaisseur reconnu des finesses de la diplomatie, et ensuite parce qu'il vient d'un socialiste, en l'occurrence, Hubert Védrine.

L'ancien ministre de François Mitterrand n'est pas le seul, au PS, à serrer les rangs au son du clairon. L'ex-ministre de la Défense, Alain Richard, a estimé qu'“on ne peut avoir aucune confiance (en Kadhafi), et ce n'est pas d'hier”. Le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a jugé “qu'il y avait grande urgence à intervenir en Libye”. Pour Europe Ecologie-Les Verts, “c'est le droit international qui en sort renforcé”, et d'espérer que des grands pays comme le Brésil, l'Inde ou l'Afrique du sud ne s'abstiennent plus. Tout au plus la gauche grince-t-elle un peu des dents à la pensée que Nicolas Sarkozy puisse ramasser les bénéfices de l'opération, et faire oublier les errements français en Tunisie ou en Egypte.

Même unanimité au centre. Reçu par François Fillon, François Bayrou, du MoDem, a salué “une victoire diplomatique pour la France”. Hervé Morin est sur la même longueur d'onde.

A droite, Dominique de Villepin se félicite que la France ait été “à la hauteur de ses messages à un moment décisif pour le renouveau de la légitimité internationale et l'avenir de la paix et de la démocratie”. L'UMP, par la voix de Jean-François Copé, “salue la détermination du président de la République”.

Seuls bémols dans ce concert de louanges, le retard à l'allumage. Hervé Morin regrette ainsi que “les Européens n'aient pas su trouver une position commune pour arrêter la folie meurtrière de Kadhafi”. Martine Aubry appelle à “rattraper le temps perdu pour éviter de nouveaux drames”.

Seuls deux partis s'opposent à l'intervention : “est-ce vraiment la protection du peuple libyen que cherchent les puissances occidentales ?”, s'interroge le Parti communiste. Il rappelle “le désastre des guerres en Irak et en Afghanistan qui furent chaque fois déclenchées au nom de la
protection des populations et de la démocratie”, et craint qu'il ne faille envoyer des troupes au sol.
_ Le Front national pour sa part, estime qu'il est trop tard : “aujourd'hui, les armes utilisées par Mouammar Kadhafi sont des armes terrestres, ce ne sont plus des armes aériennes, donc cette zone d'exclusion aérienne ne servira plus à rien”, estime Marine Le Pen.

Un débat sur la question aura lieu mardi, à l'Assemblée nationale, puis au Sénat.

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