Une universitaire française emprisonnée en Iran
Son identité a fini par être rendue publique. Depuis le 1er juillet, Clotilde Reiss, lectrice de français à l'université d'Ispahan, croupit dans la prison d'Evine, à Téhéran. Accusée d'espionnage.
Ce matin, le président de la République, Nicolas Sarkozy, “exige la libération” de la Française et qualifie les accusations d'espionnage de “hautement fantaisistes”.
Dès hier soir, le ministère des Affaires étrangères a formulé la même demande : le quai d'Orsay condamne fermement l'arrestation, et réclame à nouveau la libération de la jeune femme. Car Paris est monté au créneau dès le 2 juillet, au lendemain de l'arrestation. Dans la plus grande discrétion, tout d'abord ; avant de protester publiquement, et de condamner cet emprisonnement.
On sait les autorités de Téhéran particulièrement chatouilleuses, depuis l'élection présidentielle. Les ressortissants étrangers sont rarement vus d'un bon œil. Souvent expulsés, quelquefois emprisonnés.
C'est donc ce qui est arrivé à cette universitaire française, âgée de 23 ans. Elle a été arrêtée à l'aéroport, alors qu'elle s'apprêtait justement à quitter l'Iran - après y avoir passé cinq mois.
_ Clotilde Reiss était donc lectrice à l'université d'Ispahan. On lui reproche d'avoir participé à des manifestations dans cette ville, après l'élection.
“Le chef d'inculpation d'espionnage avancé par les autorités iraniennes ne
résiste pas à l'examen”, estime le quai d'Orsay, qui indique que l'ambassadeur
d'Iran à Paris a été convoqué aujourd'hui au ministère.
_ Cette accusation ne repose en effet que sur un courriel privé que la femme a envoyé à un ami, à Téhéran, pour l'informer de la situation à Ispahan. A moins qu'il ne s'agisse de photos prises au téléphone portable... En tout état de cause, les charges sont bien minces.
Guillaume Gaven, avec agences
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