Une nouvelle affaire Woerth ?
"Je n'ai jamais déclenché de contrôle fiscal, comme je n'ai jamais empêché un contrôle fiscal." Fin juin, en pleine tourmente dans l'affaire Bettencourt, Eric Woerth assurait s'être toujours tenu à l'écart des procédures de contrôle de l'administration fiscale.
Faux, assure Libération dans son édition d'aujourd'hui. Le quotidien affirme qu'Eric Woerth est directement intervenu dans le contrôle fiscal infligé à la succession du sculpteur César, l'auteur des célèbres compressions. 230 oeuvres n'avait pas été déclarées dans la succession, ce qui avait entraîné un très lourd redressement fiscal. A la suite de pourparlers avec l'exécuteur testamentaire de l'artiste, Alain-Dominique Perrin - grand donateur de l'UMP, selon Libération - Eric Woerth a accepté en 2008 de procéder à une "révision de passif fiscal". Résultat : un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros.
Ces révélations fragilisent le ligne de défense du ministre dans l'affaire Bettencourt. Libération s'interroge ainsi : "Si Eric Woerth est intervenu dans la succession de César, pourquoi ne l'aurait-il pas fait au profit de la milliardaire ?"
Ce matin, le ministère du Travail répond aux accusations par un communiqué : "Contrairement aux insinuations et aux erreurs de l'article du journal Libération, tout a été fait dans le respect du droit fiscal (...) Eric Woerth a strictement suivi la proposition de l'administration fiscale, qui elle-même tirait les conséquences d'une décision de justice", écrit Bercy.
Eric Woerth, qui goûte son premier jour de vacances à Chamonix (Haute-Savoie) n'a pas encore réagi personnellement.
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