Un remaniement qui agite le monde politique

"Ainsi, les fonctions régaliennes de l'Etat se trouveront-elles préparées à affronter les événement à venir dont nul ne peut prévoir le déroulement". Nicolas Sarkozy a présenté son remaniement comme le meilleur moyen de réagir aux crises arabes. Dans les faits, il ne lui était plus possible de continuer à travailler avec Michèle Alliot-Marie, au cœur d'une polémique sur ses vacances et ses amitiés tunisiennes. Celle-ci avait d'ailleurs annoncé sa démission peu avant l'allocution télévisée du chef de l'Etat.

L'opposition sanctionne de façon unanime ces choix. Selon Benoît Hamon, porte-parole du PS, "la mise à l'écart de Michèle Alliot-Marie signe le fiasco total de la politique étrangère conduite par Nicolas Sarkozy et son gouvernement, particulièrement depuis le début des révolutions arabes."

Jean-Marc Ayrault, le patron des députés socialistes, avait multiplié les critiques et les appels à la démission de Michelle Alliot-Marie ces dernières semaines. Il n'est pas pour autant convaincu par les déclarations et les choix du chef de l'Etat.

François Hollande, ancien patron du PS, estime qu'il s'agit d'un tour de passe passe de premier choix, qui signe l'échec de Nicolas Sarkozy. Selon lui, le remaniement s'est imposé au président et pas l'inverse;

Alain Juppé, jusqu'ici ministre de la Défense, remplacera la ministre des Affaires étrangères. Gérard Longuet le remplace à la Défense. Nicolas Sarkozy a d'autre part choisi son plus proche collaborateur et homme de confiance, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, pour remplacer un autre partant de marque, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

Marine le Pen, présidente du Front national est sceptique. "S'il compte sur Mr Guéant pour rétablir la sécurité dans notre pays je m'avoue assez inquiète."

L'Europe est en première ligne face aux risques de flux migratoires "incontrôlables" et de terrorisme que comportent des "tragédies" comme celle qui se déroule actuellement en Libye, a fait valoir le chef de l'Etat. Il a précisé à ce propos que la France avait demandé une réunion du Conseil européen pour l'adoption d'une stratégie commune de l'Union européenne face à la crise libyenne et à ses conséquences, notamment en termes d'immigration et de sécurité.

Pour Cécile Duflot, Europe Ecologie-Les Verts Nicolas Sarkozy "aurait dû avoir un message extrêmement positif vis-à-vis de ce qui c'est passé, de ce que sont en train de faire les peuples arabes. C'était indécent d'utiliser des événements aussi importants, aussi essentiels pour pratiquer un remaniement gouvernemental. "

Noël Mamère, député EELV de Gironde, pense que la nomination d’Alain Juppé "ne changera pas grand-chose à la politique étrangère de notre pays".

Selon Hervé de Charette, ancien ministre UDF des affaires étrangères, le chef de l'Etat a semblé vouloir donner un nouvel élan à la diplomatie française.

Pour Laurent Wauquiez, ministre en charge des affaires européennes, le président a pris les décisions qu'il fallait pour que la voix de la France porte à nouveau.

Caroline Caldier, avec agences