Un député UMP demande l'interdiction de la primaire socialiste
Il n'y va pas par quatre chemins, Edouard Courtail. Cette primaire socialiste “porte atteinte aux principes de respect de la vie privée mais également de neutralité et d'égal accès à la fonction publique et, par conséquent, à des fondements de notre démocratie”.
_ C'est ce qu'il écrit, du moins, au président de la Cnil, la Commission nationale informatique et libertés, pour lui demander d'interdire, purement et simplement, le scrutin.
Bien sûr, la demande n'est pas vraiment neutre : Edouard Courtail, est député UMP, en charge des Fédérations à l'UMP. Ne pas l'oublier, à la lecture de son argumentaire...
“Cette élection particulière”, écrit-il, ne peut “en aucun cas être assimilée aux
scrutins qui régissent le fonctionnement normal de notre démocratie: non prévue
par nos textes, elle n'opposera que des candidats issus du même parti. Par
conséquent, l'Etat n'a pas à apporter un quelconque concourt à son organisation”.
Qui plus est, poursuit-il, “nombre de fonctionnaires territoriaux m'ont ainsi alerté sur les risques de fichage qu'entraineront de telles modalités de vote”. Pourquoi ? Parce que, selon lui, “les présidents des conseils régionaux et généraux et les maires appartenant au PS ou affichant une sensibilité proche de ce parti pourront en effet connaitre l'orientation politique précise de leurs employés”.
_ “L'objection selon laquelle les listes électorales seraient détruites à l'issue du scrutin ne constitue en aucun cas une garantie sérieuse et suffisante”, ajoute le député.
Edouard Courtail n'est pas le premier à se dresser contre la primaire socialiste. Franck Louvrier, ci-devant secrétaire national de l'UMP, avait déjà dit tout le mal qu'il pensait du scrutin. Avec à peu près les mêmes arguments.
_ Pour - justement - leur couper l'herbe sous le pied, les socialistes ont pris les devants : ils ont déjà consulté le Conseil constitutionnel, la Cnil, la Commission sur le financement des campagnes électorales et le ministère de l’Intérieur.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.