"Après six ans à la tête duRaid, il peut légitimement se sentir maltraité ", confie à l'un de sesproches. "Amaury de Hauteclocque a été viré, c'est aussi simple quecela ", ajoute un autre. En termes de durée, la mutation d'Amaury de Hauteclocque, qui vient de lui être signifiée, n'est pas une surprise: des sept patrons qui se sont succédé à la tête du Raid, il est celui qui seraresté le plus longtemps, cinq ans et demi, explique-t-on au ministère de l'Intérieur. Etpuis, depuis son arrivée place Beauvau, Manuel Valls a changé la plupart deshauts responsables policiers et des services de renseignement.Mais la brutalité de son départ estun signe : sa succession n'aura pas été préparée ni annoncée, ce qui estcontraire à l'usage dans ces services sensibles. Sa nouvelle affectation en est un autre : l'Inspection générale de la policenationale (IGPN), surnommée par les policiers "le cimetière deséléphants". A 47 ans, on ne peut pas dire qu'il était en fin de carrière.La mort de Merah a été un échecPour expliquer son limogeage, restedonc l'affaire de l'assaut contre Mohamed Merah à Toulouse dont la gestion avait été vivement critiquée,notamment par les familles des victimes du djihadiste. "Si un assaut aété lancé, c'est par Merah et contre le Raid", s'était défendu l'époque Amaury de Hauteclocque. Alors que le Raid avait tablé sur "unplan de reprise des lieux en sécurité ", pour assurer le maintien envie du tueur.Si la mort de Merah a été un échec; les choix tactiques du Raid n'ont jamaisété remis en cause. Et même jugés "cohérents", dans un rapportde l'IGPN commandé par Manuel Valls. Un rapport qui pointait tout de mêmequelques dysfonctionnements au sein du Raid : avant le premier assaut, MohamedMerah avait réussi à quitter son appartement et à y revenir sans être repéré.Le successeur d'Amaury deHauteclocque à la tête du Raid connaît bien les missions d'intervention et lemétier du Raid. Actuel sous-directeur de la Police aux frontières (PAF), Jean-MichelFauvergue aété coordinateur des GIPN régionaux (groupes d'intervention de la policenationale), il a également été en charge de la sécurité d'ambassades de France enAfrique (Bamalo, Libreville).