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UMP : Côté Fillon, on n'a pas envie de "se faire baiser deux fois"

Les proches de l'ex-Premier ministre redoutent que le référendum accepté par Jean-François Copé soit pipé d'avance.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'ancien Premier ministre François Fillon, le 27 novembre 2012. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

CHAOS A L'UMP – Filloniste échaudé craint l'eau froide. Certes, François Fillon et Jean-François Copé se sont entendus sur le principe d'un référendum, mardi 27 novembre, pour demander aux militants s'ils souhaitent ou non revoter pour élire le président de l'UMP. Mais le plus dur n'est pas forcément derrière eux. Car s'ils acceptent ce principe suggéré par Nicolas Sarkozy, les fillonistes continuent de craindre comme la peste Jean-François Copé et ses proches. Et comptent bien faire accepter un certain nombre de conditions au président contesté.

Premièrement, François Fillon demande à son rival la mise en place sans délai d'"une direction collégiale" de l'UMP. "Il est hors de question que Jean-François Copé puisse profiter de sa fonction pour piper une nouvelle fois les dés", prévient un proche de l'ancien Premier ministre. "Si c'est pour utiliser à nouveau les moyens du parti, ce n'est pas la peine", acquiesce l'ancien ministre Eric Woerth. Sauf que pour l'instant, cette condition semble inacceptable aux yeux de Jean-François Copé : "S'il s'agit d'une organisation collégiale de notre mouvement, avec remise en cause de la présidence de Jean-François Copé, c'est non", prévient son entourage.

Les fillonistes refusent d'accorder leur confiance à Copé

Redoutant de nouvelles fraudes en cas de "vote papier", les fillonistes exigent également qu'il se fasse par voie électronique, par l'intermédiaire d'un prestataire informatique extérieur. "Il faudra néanmoins que Copé accepte que nous validions la liste des militants qui pourront voter", prévient-on côté Fillon.

Autre interrogation dans l'entourage de l'ancien Premier ministre, qui traduit bien la méfiance qui y règne : faudra-t-il mettre fin au groupe parlementaire UMP dissident formé mardi dès que les conditions du référendum seront actées par les deux parties, ou plutôt attendre le déroulement du référendum en question ? Directeur de campagne de François Fillon, Eric Ciotti a assuré que le groupe Fillon réintégrerait le groupe UMP dès qu'un accord serait trouvé.

Le député filloniste Dominique Dord, qui vient de démissionner de son poste de trésorier du parti, se montre moins catégorique : "On pourrait garder le groupe à titre conservatoire, le temps que se déroule le vote. Rien ne presse tant que les choses ne seront pas claires et nettes. Si c'est pour se faire baiser deux fois, non merci !", lance-t-il dans les couloirs de l'Assemblée nationale. "Chat échaudé craint l'eau froide", tempère également Eric Woerth, dans un langage certes plus châtié, mais qui illustre tout autant le chemin qui reste à parcourir pour ramener un peu de confiance et d'apaisement au sein du premier parti de France. 

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