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Troisième convention projet : l'UMP se convertit au protectionnisme

"La mondialisation porte en elle des fissures, des effets pervers et même d'authentiques dangers..."A partir de ce constat, l'UMP a proposé, dans sa 3e et dernière convention sur son projet 2012, "une taxe réciprocité" aux frontières de l'Europe.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé à la convention de Lambersart (22 novembre 2011) (AFP/ PHILIPPE HUGUEN)

"La mondialisation porte en elle des fissures, des effets pervers et même d'authentiques dangers..."A partir de ce constat, l'UMP a proposé, dans sa 3e et dernière convention sur son projet 2012, "une taxe réciprocité" aux frontières de l'Europe.

Adieu au néo-libéralisme, en tout cas dans les intentions affichées. Dans sa troisième et dernière convention sur son projet 2012, l'UMP a réclamé mardi 6 décembre une "taxe réciprocité aux frontières de l'Europe", qui ressemble beaucoup à celle proposée par un Arnaud Montebourg ou un Nicolas Dupont-Aignan.

Seul incident notable : l'irruption de "femmes à barbe"

A noter que cette convention parisienne, comme la précédente à Villeurbanne, a été interrompue par "une femme à barbe" tentant de monter sur scène avant d'être expulsée, avec au moins une autre, par des vigiles. Collectif féministe, "La Barbe" entend surgir "partout où les hommes se croient en terrain conquis".

Une "taxe réciprocité" intégrant "la taxe carbone"

Sur le fond, Jean-François Copé s'est livré à un exercice délicat, dénonçant "la démondialisation" tout en annonçant des taxes aux frontières.. "Nous refusons que l'Europe s'engage dans des négociations commerciales inéquitables", est-il écrit dans le texte de présentation de la convention. Et l'UMP de réclamer "un principe de réciprocité dans les relations commerciales".

Ce "principe" se traduirait par "la mise en place de 'taxes réciprocité' aux frontières de l'Europe. La fiscalité "sera modulée afin de corriger les phénomènes de concurrence déloyale de la part de pays n'ayant pas les mêmes normes sociales, environnementales mais également économiques (contrôle des aides d'Etat...) que l'Europe".

"Ces taxes" intégreront aussi une "taxe carbone" aux frontières de l'Europe, a annoncé Nathalie Kosciusko-Morizet.. "Afin d'assurer leur conformité à l'OMC, ces taxes seront ciblées et liées à des conventions internationales identifiées", assurent les auteurs du projet UMP. Bref, il s'agit d'une taxe douanière européenne (encore faut-il convaincre les autres...) pour se protéger des pays émergents et notamment de la Chine.

Qui a dit : "Pour que l'Europe ait toute sa place dans l'économie mondiale, il faut protéger notre économie en instituant un protectionnisme modulé aux frontières de l'Union, comme le proposent de nombreux penseurs et économistes." ? Arnaud Montebourg. Une phrase qui ne déparerait pas dans la nouvelle profession de foi du parti majoritaire.

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