Tour de France des départementales : zoom sur le Nord et Midi-Pyrénées
Les Français votent ce dimanche pour les élections départementales et pas mal de changements attendent les électeurs dans l'isoloir. Ticket homme-femme, nouveau découpage pour désigner les conseillers départementaux. Mais toujours les mêmes interrogations : quel sera le taux de participation au 1e tour et qui va sortir gagnant ? Toute la semaine, France Info vous propose de faire un tour de France. Ce lundi, on s'arrête à Lille et à Toulouse, avec La Voix du Nord et La Dépêche du Midi.
Quelles sont les forces en présence dans ces deux régions ?
Dans la région Pas-de-Calais, "il y a deux départements, et pas des moindres ", explique Christophe Caron, chef du service région à La Voix du Nord.
Les deux départements du Pas-de-Calais, traditionnement à gauche, menacés par le FN
"Le Nord, le plus peuplé de France, c'est un département qui a été dirigé par l'actuel Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, qui y a renoncé pour entrer au gouvernement. Un département à gauche, donc. Mais la droite espère vraiment le faire basculer et c'est dans le domaine du possible, avec sans doute pas mal de duels entre l'UMP et le Front National au 2e tour ", poursuit Christophe Caron.
"Il y a aussi le Pas-de-Calais, bassin minier, avec des scores impressionnants du Front National. On pense bien sûr à Hénin-Beaumont et à son secteur. Ici dans le Pas-de-Calais, on a un département historiquement à gauche. On devrait trouver beaucoup de duels au 2e tour entre la gauche et le Front National. Le FN peut remporter plusieurs cantons, mais de là à faire basculer le Pas-de-Calais, je serais prudent ".
Midi-Pyrénées : 2 départements sur 8 en passe de basculer
Autre configuration dans la région Midi-Pyrénées, avec 8 départements, dont 7 sont actuellement gouvernés par des socialistes ou des radicaux de gauche. D'après Jean-Claude Souléry, rédacteur en chef à La Dépêche du Midi, deux départements risquent effectivement de basculer.
"La Haute-Garonne, c'est l'histoire d'un département tenu d'une main de fer par un président sortant socialiste, Pierre Izard, plutôt bien tenu d'ailleurs ", explique-t-il.
"Le département est riche, il y a eu 90 collèges qui ont été construits et il y a un bel équilibre entre les zones rurales qui vont jusqu'aux Pyrénées et la ville de Toulouse. Seulement, ce président ne se re-présente plus, alors ça a ouvert la porte à toutes les ambitions : à l'intérieur même du Parti Socialiste mais aussi ailleurs dans les autres partis ".
"Le Tarn est l'autre département qui risque de basculer de gauche à droite, avec le fameux dossier de Sivens. C'est un marché de dupes, en définitive. Le président du Conseil général du Tarn est quelqu'un qui a tenu bon. Ses électeurs, ses agriculteurs voulaient un barrage. Lui, il a voulu le barrage, seulement entre temps il y a eu l'occupation par les zadistes et surtout la mort de Rémi Fraisse, le jour où tout a basculé. Thierry Carcenac, le président du Conseil général du Tarn s'est retrouvé très seul dans ce dossier ".
Des campagnes qui jonglent entre local et national
Dans les deux départements septentrionaux, les majorités socialistes ont d'abord "tablé sur leurs bilans : les collèges et la poursuite d'une politique de solidarité ", nous dit Christophe Caron, de La Voix du Nord.
"La population à affaire au Conseil général dès l'enfance et jusqu'au 3e âge, donc ça reste des fondamentaux. Mais le PS fait quand même campagne tout en taclant les partenaires communistes et Front de gauche, qui appartiennent aux exécutifs dans les deux départements, mais qui n'ont pas voulu de l'union au premier tour. Donc l'axe de campagne, c'est quand même le vote utile ".
Même discours chez les sortants socialistes midi-pyrénéens, explique Jean-Claude Souléry. Du côté de l'opposition, on mise sur le réééquilibrage des pouvoirs. "A droite, il y a le fait que pendant longtemps le PS a été dominant : Conseil régional, les Conseils généraux, beaucoup de municipalités… Tout ceci commence à basculer et la droite, très centriste et modérée, autour du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, joue sur l'idée qu'il faut rééquilibrer tous les pouvoirs et donc donner une chance à l'UMP ".
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