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Thé ou café ? Le menu politique américain s'est enrichi d'un nouveau mouvement lancé sur Facebook

Thé ou café ? Le Coffee Party est déterminé à insuffler son arôme "progressiste" aux législatives du 2 novembre, face à la poussée des ultra-conservateurs du "Tea Party".Ce nouveau mouvement est né d'un élan populaire fin janvier, alors que le débat sur la réforme de la couverture santé faisait rage aux Etats-Unis.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Publié
Temps de lecture : 3min
Capture d'écran de la page Facebook du Coffee Party (DR)

Thé ou café ? Le Coffee Party est déterminé à insuffler son arôme "progressiste" aux législatives du 2 novembre, face à la poussée des ultra-conservateurs du "Tea Party".

Ce nouveau mouvement est né d'un élan populaire fin janvier, alors que le débat sur la réforme de la couverture santé faisait rage aux Etats-Unis.

"J'en avais assez du Tea Party", lâche Annabel Park la fondatrice du Coffee Party, à propos du mouvement ultra-libéral lancé en 2009 après l'élection du président Barack Obama . Le Tea Party tire son nom de la révolte des Américains contre les taxes de l'empire britannique imposées sur le thé juste avant la guerre d'indépendance.

"J'ai créé une page sur pour exprimer ce que je pensais et une poignée de personnes ont commencé à me rejoindre, en disant: 'Nous devrions lancer notre propre parti'", poursuit Mme Park, une Américaine née en Corée du Sud, qui se dit plutôt proche des démocrates. Après un article publié dans le Washington Post, "ça a explosé", ajoute-t-elle. "Des milliers de personnes ont commencé à nous rejoindre. Certains ont créé leurs comités locaux".

Lancé comme un simple projet personnel, le Coffee Party élabore alors un programme politique "non partisan", basé sur une plus grande participation des Américains dans les décisions de leur administration, à l'inverse du Tea Party qui voue le gouvernement aux gémonies.

300.000 fans sur Facebook
Quelques mois plus tard, le Coffee Party est en mesure de présenter un candidat à la Chambre des représentants lors du scrutin de novembre dans le Missouri et affiche quelque 300.000 fans sur sa page Facebook. A titre de comparaison, le comité national des démocrates culmine à 150.000 et celui des républicains à 186.000.

Le mouvement est jeune et ses forces vives, affirment les responsables du Coffee Party, qui entreprend de passer du virtuel au réel avec un travail sur le terrain, comme à Woodbridge (Virginie, est), où Annabel Park vient faire le point avec des militants locaux.

La rencontre a lieu en soirée dans une caféteria éclairée au néon. Le Tea Party "est une renaissance de l'ultra-droite. Une majorité d'entre eux sont des militants chrétiens, qui soutiennent ceux qui ont l'argent et le pouvoir", s'emporte Gregg Reynolds, 65 ans. La discussion tourne vite autour du financement des partis politiques, cheval de bataille du "Coffee Party". "La manière dont les élections sont financées fait que les hommes politiques sont en situation d'être soudoyés, parce qu'ils ont besoin de millions de dollars pour leurs campagnes", estime Annabel Park, qui plaide pour une réforme globale du système.

Gregg écoute religieusement. Ce solide retraité engagé en politique depuis des années prédit que le Coffee Party deviendra une formation de poids. Avant d'ajouter, avec un réalisme teinté d'amertume: "Je ne pense pas que ça arrivera de mon vivant".

Le site du Coffee Party

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