Tests ADN : "en contradiction avec l'esprit de la loi" selon le Comité d'éthique
A l'unanimité. Les sages du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) ont adopté leur avis d'un seul bloc. “L'inscription dans la loi d'une identification biologique réservée aux seuls étrangers”, telle que prévue dans l'amendement sur les tests ADN, “est en contradiction avec l'esprit de la loi française.”
Et le Comité va plus loin. Cette inscription dans la loi “conduirait furtivement à généraliser de telles identifications génétiques, qui pourraient se révéler à terme attentatoires aux libertés individuelles.”
C'est pourtant une version édulcorée de l'amendement que les sénateurs ont adopté, la nuit dernière. Les tests ADN ne se feront qu'avec la mère et l'enfant - pas avec le père - et sous le contrôle d'un juge. Ils seront à la charge de l'Etat - et non des demandeurs.
Saisi en urgence hier, par la sénatrice Nathalie Goulet, le Comité d'éthique a pris en compte ces avancées, mais celles-ci ne suffisent pas. Car, explique-t-il, “l'identité d'une personne et la nature de ses liens familiaux ne peuvent se réduire à leur dimension biologique.”
La fronde contre ces tests ADN prend en tout cas une nouvelle ampleur. Deux pétitions ont été lancées sur Internet ; elles ont déjà recueilli près de 100.000 signatures.
En deux jours, 56.000 personnes ont signé la pétition de Charlie Hebdo et SOS-Racisme.
Et 41.000 signatures ont aussi été recueillies par le collectif “Sauvons la
recherche”.
France Info reviendra largement sur ce sujet : Brice Hortefeux sera l'invité de l'antenne, demain vendredi, à 8h15.
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