Sous la pression, Kouchner votera UMP aux européennes

Il aura hésité le temps d'un week-end - le temps de se faire sermonner par sa hiérarchie. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes, votera UMP aux élections européennes, dans un mois.
_ Les états d'âme n'ont plus cours. “Je sers la politique étrangère du président de la
République, que j'estime nécessaire pour la France. (...) C'est la conception du gouvernement auquel j'appartiens, celle dont s'inspire le programme présenté par Michel Barnier aux Français. C'est naturellement celle que je soutiens aujourd'hui et que je soutiendrai le 7 juin”.

Le communiqué officiel met donc fin à toute ambigüité. Plus question d'“attendre de voir les programmes” des partis pour décider de son vote - comme il l'avait assuré ce week-end au journal Le Parisien.

La pilule a eu du mal à passer. Même si chacun, dans la majorité, s'est employé à désamorcer la polémique... Ainsi, Michel Barnier, l'actuel ministre de l'Agriculture, qui mène la campagne de l'UMP : chacun vient “avec sa sensibilité” dans un gouvernement où “on se rassemble” mais “où ne cherche pas à se ressembler”.
_ Ou le Premier ministre, François Fillon : “Je suis très heureux qu'il y ait des citoyens en France qui veulent lire les projets des partis politiques avant de se
décider pour choisir celui qu'ils soutiendront”.

Une liberté d'expression en surface... qui ne trompe personne. L'opposition, elle, a eu beau jeu de railler un “Bernard Kouchner qui fait penser à un concessionnaire qui hésiterait à vous accompagner dans la voiture qu'il vous vend”, selon les mots de la tête de liste PS en Ile-de-France, Harlem Désir.

Guillaume Gaven, avec agences