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Sondages : la popularité de François Bayrou fait un bond mais le candidat centriste reste quatrième

François Bayrou veut créer la surprise au premier tour de la présidentielle. Le candidat du MoDem s'assigne de souffler la troisième place à Marine Le Pen dans les sondages, avant de se glisser dans le duo de tête retenu pour le second tour. Un pari.
Article rédigé par Olivier Biffaud
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Bayrou (France 2)

François Bayrou veut créer la surprise au premier tour de la présidentielle. Le candidat du MoDem s'assigne de souffler la troisième place à Marine Le Pen dans les sondages, avant de se glisser dans le duo de tête retenu pour le second tour. Un pari.

Existe-t-il une dynamique Bayrou à 100 jours du premier tour ? Comme dans la campagne présidentielle de 2007. Intentions de vote ou popularité, la plupart des sondages font apparaitre un engouement en faveur du candidat du MoDem. Au point qu'il se prend à rêver de victoire.

Selon un sondage OpinionWay-Fiducial pour Les Echos et Radio Classique, diffusé jeudi 12 janvier, François Bayrou est crédité de 15% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle.

M. Bayrou est toujours en quatrième position, son retard sur Marine Le Pen est toujours de 2 points pour OpinionWay : la candidate du Front national est crédité de17%.

Les deux premières places sont toujours occupées par François Hollande (27%) et Nicolas Sarkozy (25%) qui n'a toujours pas déclaré sa candidature. Excepté M. Hollande, les trois autres personnalités gagnent chacune un point en un mois.

Préemption de l'espace électoral du centre

La cote de confiance du Béarnais enregistre, par ailleurs, un bond de 14 points dans le baromètre TNS-Sofres de janvier à paraître dans Le Figaro Magazine. M. Bayrou occupe désormais la deuxième place du classement avec 43% d'opinions positives.

Le député des Pyrénées-Atlantiques, qui préempte l'espace électoral au centre face au faible écho rencontré par Hervé Morin et Dominique de Villepin, est en position de rééditer la percée de 2007, lorsqu'il avait été adoubé "troisième homme".

Il se réjouit à l'idée de disputer - "Bis repetitae placent" - la position d'arbitre à la candidate d'extrême droite. Mais son ambition désormais est de faire mieux et son mot d'ordre est "Ad victoriam!" ("A la victoire!).

"Mon but est de gagner", confie le candidat. "En 2007, dans mon inconscient, mon but premier était de faire un score, de faire exister ma famille. Ce n'est plus le cas". Est-ce réaliste ? En tout cas, sa progression est plus rapide que lors de la campagne de 2007.

"Les ralliements créent une dynamique"

Parti à la mi-novembre de 6% à 8% d'intentions de vote, comme en 2011, il avait atteint le palier de 10 à 12% entre décembre et janvier, avant de s'envoler en février jusqu'à 23-24%. Il avait finalement obtenu 18,57% des voix au premier tour (6,75 millions de voix).

"Une percée à 15% à la mi-janvier, ce n'est pas trop tôt. Si le but est de gagner, ce n'est pas trop tôt", souligne son entourage.

"Les ralliements créent une dynamique", se réjouit-on avec prudence. Le soutien apporté par l'ancien ministre Philippe Douste-Blazy, co-fondateur de l'UMP et ancien compagnon de route de François Bayrou à l'UDF, est analysé comme le symbole d'"une campagne qui marche".

D'autres soutiens "des deux bords" sont attendus, assure-t-on, alors que le dirigeant du MoDem, qui rejette la bipolarisation droite-gauche, paraît pour l'heure s'ancrer au centre-droit.

"Des personnalités de gauche se sont manifestées. Vont-elles franchir le pas ? Ça dépendra des sondages...", témoigne un proche avec philosophie.

Marine Le Pen en ligne de mire

François Bayrou, admirateur de Henri IV, le "roi rassembleur", entend poursuivre sa campagne au-delà du duel UMP-PS, sous le slogan "Un pays uni, rien ne lui résiste".

Convaincu que les électeurs votent "sur ce que vous êtes, pas ce que vous dites", M. Bayrou veut s'adresser à l'électorat le plus large possible avec l'ambition de dévoiler derrière le candidat "le président qu'il pourrait être".

Le candidat centriste tiendra son premier meeting de campagne le 19 janvier à Dunkerque, dans le Nord, l'un des bastions traditionnels du Front national.

"Beaucoup de gens ont la tentation de voter non pour Marine Le Pen, mais par Marine Le Pen", analyse-t-on dans son entourage. "Ces gens qui veulent renverser la table, nous pouvons leur offrir la possibilité de manifester avec force leur réprobation".

Le candidat du Nouveau Centre, Hervé Morin, qui ne parvient pas à décoller dans les sondages, l'accuse de "populisme" et de "démagogie". "No comment" au MoDem, où l'on relève que la situation de l'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy "n'est pas agréable".

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