Cet article date de plus de treize ans.

Sondages de l'Elysée : une association anticorruption porte plainte

La polémique sur ces coûteux sondages, commandés par l'Elysée au cabinet de Patrick Buisson, sans autre appel d'offres, a rebondi ce matin, après qu'une association nommée Anticor a déposé plainte contre X, pour délit de favoritisme.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Cette association Anticor ne vient pas de nulle part. Son président d'honneur n'est autre que le juge Éric Halphen. Elle attaque donc, là où le PS avait renoncé, pour "favoritisme", un délit passible de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

Cette plainte contre X vise Publifact, le cabinet de l'ancien journaliste Patrick Buisson, qui avait passé une convention le 1er juin 2007 avec la présidence de la République pour la fourniture d'études d'opinion, moyennant environ 1,5 million d'euros, sous la forme de "près de 130 factures", selon le récépissé de la plainte.

 Le parquet de Paris peut donc à présent ouvrir une enquête préliminaire, une information judiciaire confiée à un juge d'instruction, ou classer sans suite cette plainte. Le PS avait abandonné l'idée d'une commission d'enquête sur ces sondages.

L'affaire des sondages de l'Élysée avait été épinglée par la Cour des comptes en juillet 2009, pour n'avoir pas "respecté les règles de la mise en concurrence ", pour le coût "exorbitant " du contrat et pour "une série de 15 études d'opinion publiées dans la presse et facturées également à l'Élysé e".

Selon la Cour, le budget sondages de l'Élysée avait atteint au total 3,28 millions d'euros en 2008. Ce rapport avait amené le Parti socialiste à demander la création d'une commission d'enquête. Mais les députés PS ont finalement renoncé le 26 janvier dernier. Patrick Buisson, ancien journaliste à Minute et à LCI, directeur de la chaîne Histoire, est depuis juillet dernier conseiller de Nicolas Sarkozy, mais sa collaboration avec la présidence ne concerne plus les sondages: il est désormais rémunéré "à hauteur de 10.000 euros hors taxes par mois ", avait assuré le 13 octobre Christian Frémont, le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, quand il avait été auditionné par la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.