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Sondage Ifop : M. Hollande voit son avance s'effriter au profit de MM. Bayrou et Mélenchon

Avec 29,5 % d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle, François Hollande perd 3 points dans un sondage Ifop pour le site Atlantico. Ce recul profite à François Bayrou et à Jean-Luc Mélenchon. Nicolas Sarkozy reste stable à 26 %.
Article rédigé par Olivier Biffaud
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
François Hollande devance toujours Nicolas Sarkozy (AFP)

Avec 29,5 % d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle, François Hollande perd 3 points dans un sondage Ifop pour le site Atlantico. Ce recul profite à François Bayrou et à Jean-Luc Mélenchon. Nicolas Sarkozy reste stable à 26 %.

François Hollande est toujours en tête dans les sondages d'intentions de vote pour l'élection présidentielle. Son avance sur Nicolas Sarkozy s'effrite mais les principaux bénéficiaires de ce recul sont François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.

Dans le dernier sondage Ifop (1) réalisé pour le site Internet Atlantico, le candidat socialiste perd 3 points d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle, à 29,5%, par rapport à la précédente étude de cet institut. Nicolas Sarkozy stable reste à 26% et Marine Le Pen gagne un demi-point, à 19,5%.

Au second tour, le candidat socialiste obtiendrait 56% (-1point) et le chef de l'Etat sortant, qui n'est pas encore candidat, 46% (+1 point).

Nicolas Sarkozy stable autour de 26 %

Même en recul, M. Hollande "se maintient au niveau observé avant sa désignation par les sympathisants de gauche" à la mi-octobre, relève l'Ifop. En revanche, "Nicolas Sarkozy se stabilise autour de 26% des intentions de vote après la remontée progressive observée dans les vagues précédentes", note encore l'institut de sondage.

Pour sa part, Mme Le Pen occupe la troisième place au premier tour, devant François Bayrou qui progresse de 2,5 points, à 8,5% et Jean-Luc Mélenchon qui est en hausse d'un demi-point, à 7,5%.

Dans le groupe des candidats situés sous le seuil des 5%, la candidate écologiste Eva Joly tient la corde à 4% (stable). Dominique de Villepin recueillerait 1,5%, Hervé Morin et Nicolas Dupont-Aignan 1%, Jean-Pierre Chevènement, Christine Boutin et Corinne Lepage 0,5%. Les deux candidats de l'extrême gauche trotskiste, Nathalie Artaud et Philippe Poutou, sont crédités chacun de moins de 0,5%.

Une frange de l'électorat hostile aux écologistes

Comparés à un autre sondage Ifop effectué pour le JDD.fr à la mi-octobre (2), les résultats de cette dernière enquêtes permettent d'observer que M. Hollande a reculé de 35 % à 29,5 % d'intentions de vote au premier tour. A la mi-octobre, il venait d'être désigné candidat du PS au terme de la primaire et il était auréolé de cette victoire.

Dans le même temps, M. Sarkozy a gagné un point, en passant de 25 % à 26 %. Il n'y a donc pas de principe de vases communiquants entre les deux candidats qui tiennent le haut du pavé des sondages.

En effet, le recul du candidat Hollande - lé début laborieux de sa campagne avec l'accord polémique entre le PS et EELV n'y est pas étranger - profite essentiellement au candidat du MoDem. M. Bayrou progresse en effet de 6,5 % à 8,5 %. Ces deux points gagnés représentent probablement, pour partie, une frange de l'électorat hostile à l'accord avec les écologistes.

Sous la menace de Marine Le Pen

L'autre bénéficiaire de ce "rééquilibrage" est M. Mélenchon. Le candidat du Front de gauche gagne 1,5 point en un peu plus d'un mois, passant de 6 % à 7,5 %. Cette tendance va sans doute inciter "le tribun du peuple" à tenir la dragée haute à son ancien camarade du PS qu'est M. Hollande.

Ce dernier, qui se maintient à un niveau malgré un début de campagne dans le mode diesel et un pilonnage du parti majoritaire inspiré par son chef de file, ne doit pas trouver sa situation si désagréable. Il peut se satisfaire d'avoir, sur sa droite et sur sa gauche, des réserves de voix équivalentes pour le second tour.

D'autant que la très lente progression de M. Sarkozy est placée sous la menace du niveau d'intentions de vote de la candidate d'extrême droite. Mme Le Pen, qui est à un niveau jamais atteint par son père, a gagné deux points entre la mi-octobre et la fin novembre : 19,5 % contre 17 %.

Déficit de voix pour le second tour

La configuration actuelle, du reste, n'est pas de très bonne facture pour le président sortant. D'un côté, il doit batailler pour empêcher la progression de la candidate du Front national en "droitisant" son discours, sans faire fuir les électeurs de la droite modérée et du centre, pour conserver sa deuxième place actuelle. De l'autre, il ne peut que constater un fort déficit de voix dans la perspective d'un second tour.

Cette configuration fait étrangement penser à une seringue.

(1) Sondage réalisé en ligne du 29 au 30 novembre auprès de 934 personnes inscrites sur les listes électorales, tirées d'un échantillon de 1 002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et sélectionné selon la méthode des quotas. Notice disponible à la commission des sondages.

(2) Sondage réalisé en ligne du 18 au 20 octobre auprès de 941 personnes inscrites sur les listes électorales, tirées d'un échantillon de 1 003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et sélectionné selon la méthode des quotas. Notice disponible à la commission des sondages.

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