Soignants bulgares: les négociations vues par Claude Guéant
La France "n'a pas déboursé un centime", "n'a pas conclu le moindre contrat pendant les négociations" et "n'a pas échangé" la libération des infirmières "contre des perspectives de coopération" ultérieure, a martelé Claude Guéant devant la commission d'enquête parlementaire. "Le seul terrain sur lequel nous avons accepté de répondre à la Libye, c'est le terrain humanitaire", a-t-il assuré. Pour le secrétaire général de l'Elysée, c'est la volonté du numéro un libyen de réintégrer la communauté internationale et l'implication personnelle du président Sarkozy qui expliquent ce dénouement.
L'audition très attendue du bras droit de Nicolas Sarkozy n'aura donc pas permis de reconstituer entièrement le puzzle. Des pièces manquent toujours, et notamment des pièces financières.
Pendant deux heures, Claude Guéant est revenu en détail sur la chronologie des négociations. Il a précisé avoir rencontré le chef des renseignements libyens dès le 10 mai, puis que Nicolas Sarkozy s'était entretenu directement par téléphone à plusieurs reprises avec le colonel Kadhafi, avant que, le 10 juillet, le directeur de cabinet du leader lybien ne suggère au secrétaire général de l'Elysée de venir à Tripoli. "Je pense que ce serait une bonne idée que Cécilia vous accompagne", propose alors le président Sarkozy.
A Tripoli, le 12 juillet, le premier entretien avec le colonel Kadhafi "n'est pas facile". Cécilia Sarkozy rencontre ensuite en tête à tête le dirigeant libyen. C'est elle qui a obtenu le 23 juillet l'accord de principe, "résigné" et "du bout des lèvres", du colonel Kadhafi. Enfin, selon Claude Guéant, il aura fallu un "ultimatum", la menace de partir dans les deux heures, pour que les Libyens acceptent finalement de relâcher les infirmières et le médecin le 24 juillet à 5h30 du matin.
Anne Jocteur Monrozier
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.