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Si Nicolas Sarkozy arrête, se reconvertira-t-il dans les affaires comme Blair, Aznar ou Schröder ?

Si Nicolas Sarkozy perd, il se retirera de la vie politique, a-t-il assuré jeudi sur BFMTV ... Pour faire quoi ? Après son élection de 2007, il avait annoncé la couleur : "je ne ferai qu'un quinquennat. Ensuite je gagnerai beaucoup d'argent".
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy et Tony Blair au sommet G8 in Heiligendamm, (7 juin 2007) (CHRISTOPHE ENA / AP POOL / AFP)

Si Nicolas Sarkozy perd, il se retirera de la vie politique, a-t-il assuré jeudi sur BFMTV ... Pour faire quoi ? Après son élection de 2007, il avait annoncé la couleur : "je ne ferai qu'un quinquennat. Ensuite je gagnerai beaucoup d'argent".

Chantage, lassitude, sincérité ? Nicolas Sarkozy l'a redit jeudi 8 mars sur BFMTV : s'il n'est pas réélu à la tête de l'Etat, il "s'inclinera" et se retirera de la vie politique.

"Je gagnerai beaucoup d'argent"

Mais pour faire quoi ? Le Nouvel Observateur rappelle ces propos tenus quelques semaines à peine après son installation à l'Elysée, en 2007 : "Je ne ferai qu'un quinquennat. Je veux réformer la France et ensuite, je gagnerai beaucoup d'argent."

Et, dès 2006, à son ami Stéphane Richard, devenu depuis PDG de France Telecom : "tu es riche, tu as une belle maison, tu as fait fortune ...Peut-être y parviendrai-je moi-même".

Ailleurs dans le monde, quelques dirigeants ont déjà donné l'exemple d'une fructueuse reconversion favorisée par l'épais carnet d'adresses constitué pendant leur carrière politique.

Schröder pantoufle à Gazprom

Parmi les exemples les plus emblématiques : Gerhard Schröder. Trois semaines après avoir laissé sa place à Angela Merkel, il était nommé en 2005 par le géant gazier russe Gazprom à la tête du consortium chargé du projet de gazoduc nord-européen.

De quoi jeter une ombre rétrospective sur les excellentes relations que le chancelier ouest-allemand (1998-2005) entretenait depuis des années avec le président russe Vladimir Poutine.

Gerhard Schröder, alors chancelier allemand, et Vladimir Poutine, président de Russie (Panov Alexey / RIA NOVOSTI)

Aznar émarge chez Murdoch

En Espagne, comment l'ancien premier ministre José Maria Aznar (1996-2004) gagne-t-il sa vie depuis qu'il a été sévèrement battu aux législatives de 2004, après les attentats du 11 mars qui avaient fait plus de 200 morts à la gare d'Atocha à Madrid ?

Il siège depuis 2006 au conseil d'administration de News Corp, la société de Rupert Murdoch, rappelle le site internet de Capital. De 2006 à 2009, il avait été consultant dans un hedge fund britannique. La photo ci-dessous laisse entendre qu'il y a une "dolce vita" après une vie politique agitée.

Jose Maria Aznar, avant une conférence économique internationale villa d'Este (4 septembre 2010) (OLIVIER MORIN / AFP)


"Tony Blair, rien à envier aux pires financiers de la City"

Tony Blair, qui reste le symbole d'une gauche européenne convertie au libéralisme, "n'a rien à envier aux pires financiers de la City", toujours selon Capital.

Il est nommé dès 2008 au conseil de la banque d'affaires américaine JP Morgan "pour un salaire annuel de 5 millions de dollars selon la BBC. La publication de ses "Mémoires" lui a également fait gagner beaucoup d'argent.

Tony Blair à Pékin, lors de la tournée de promotion de ses Mémoires (EyePress News)


Autre exemple, l'ancien président des Etats-Unis (1993-2001) Bill Clinton. Ses interventions lui auraient rapportées plus de 100 millions de dollars (de 200.000 à 475.000 euros la conférence) depuis qu'il a quitté la Maison-Blanche, selon Le Monde (cité sur la fiche Wikipedia).

Berlusconi, lui, était déjà milliardaire ...

Mais il y a aussi ceux qui ne se reconvertissent pas dans le monde des affaires ...parce qu'ils y baignaient avant de se lancer dans la politique. Comme le premier ministre italien Silvio Berlusconi, dont la fortune est évaluée par Forbes à 6 milliards de dollars.

Ses années passées à la tête du gouvernement (1994-1995, 2001-2006, 2008-2011) auront valu au Cavaliere le constant soupçon de mener une politique au service des intérêts particuliers de son empire industriel.

Silvio Berlusconi dans une station de ski russe, avec Dimitri Medvedev (DMITRY ASTAKHOV / POOL / AFP)

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