Si Nicolas Sarkozy arrête, se reconvertira-t-il dans les affaires comme Blair, Aznar ou Schröder ?
Si Nicolas Sarkozy perd, il se retirera de la vie politique, a-t-il assuré jeudi sur BFMTV ... Pour faire quoi ? Après son élection de 2007, il avait annoncé la couleur : "je ne ferai qu'un quinquennat. Ensuite je gagnerai beaucoup d'argent".
Chantage, lassitude, sincérité ? Nicolas Sarkozy l'a redit jeudi 8 mars sur BFMTV : s'il n'est pas réélu à la tête de l'Etat, il "s'inclinera" et se retirera de la vie politique.
"Je gagnerai beaucoup d'argent"
Mais pour faire quoi ? Le Nouvel Observateur rappelle ces propos tenus quelques semaines à peine après son installation à l'Elysée, en 2007 : "Je ne ferai qu'un quinquennat. Je veux réformer la France et ensuite, je gagnerai beaucoup d'argent."
Et, dès 2006, à son ami Stéphane Richard, devenu depuis PDG de France Telecom : "tu es riche, tu as une belle maison, tu as fait fortune ...Peut-être y parviendrai-je moi-même".
Ailleurs dans le monde, quelques dirigeants ont déjà donné l'exemple d'une fructueuse reconversion favorisée par l'épais carnet d'adresses constitué pendant leur carrière politique.
Schröder pantoufle à Gazprom
Parmi les exemples les plus emblématiques : Gerhard Schröder. Trois semaines après avoir laissé sa place à Angela Merkel, il était nommé en 2005 par le géant gazier russe Gazprom à la tête du consortium chargé du projet de gazoduc nord-européen.
De quoi jeter une ombre rétrospective sur les excellentes relations que le chancelier ouest-allemand (1998-2005) entretenait depuis des années avec le président russe Vladimir Poutine.
Aznar émarge chez Murdoch
En Espagne, comment l'ancien premier ministre José Maria Aznar (1996-2004) gagne-t-il sa vie depuis qu'il a été sévèrement battu aux législatives de 2004, après les attentats du 11 mars qui avaient fait plus de 200 morts à la gare d'Atocha à Madrid ?
Il siège depuis 2006 au conseil d'administration de News Corp, la société de Rupert Murdoch, rappelle le site internet de Capital. De 2006 à 2009, il avait été consultant dans un hedge fund britannique. La photo ci-dessous laisse entendre qu'il y a une "dolce vita" après une vie politique agitée.
"Tony Blair, rien à envier aux pires financiers de la City"
Tony Blair, qui reste le symbole d'une gauche européenne convertie au libéralisme, "n'a rien à envier aux pires financiers de la City", toujours selon Capital.
Il est nommé dès 2008 au conseil de la banque d'affaires américaine JP Morgan "pour un salaire annuel de 5 millions de dollars selon la BBC. La publication de ses "Mémoires" lui a également fait gagner beaucoup d'argent.
Autre exemple, l'ancien président des Etats-Unis (1993-2001) Bill Clinton. Ses interventions lui auraient rapportées plus de 100 millions de dollars (de 200.000 à 475.000 euros la conférence) depuis qu'il a quitté la Maison-Blanche, selon Le Monde (cité sur la fiche Wikipedia).
Berlusconi, lui, était déjà milliardaire ...
Mais il y a aussi ceux qui ne se reconvertissent pas dans le monde des affaires ...parce qu'ils y baignaient avant de se lancer dans la politique. Comme le premier ministre italien Silvio Berlusconi, dont la fortune est évaluée par Forbes à 6 milliards de dollars.
Ses années passées à la tête du gouvernement (1994-1995, 2001-2006, 2008-2011) auront valu au Cavaliere le constant soupçon de mener une politique au service des intérêts particuliers de son empire industriel.
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