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Ségolène Royal s'est exprimée samedi lors de la Convention PS sur la politique étrangère réunie à la Défense

"Alors que ceux qui sont actuellement au pouvoir renvoient à la France et au monde l'image d'une diplomatie erratique, incohérente, sans noblesse, sans grandeur, notre rôle c'est de dire ce qu'est la politique étrangère de la France, ce qu'elle est devenue et ce qu'elle devrait être", a lancé l'ex-candidate à l'Elysée.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Ségolène Royal à l'université d'été de la Rochelle le 27 août 2010 (AFP Xavier Leoty)

"Alors que ceux qui sont actuellement au pouvoir renvoient à la France et au monde l'image d'une diplomatie erratique, incohérente, sans noblesse, sans grandeur, notre rôle c'est de dire ce qu'est la politique étrangère de la France, ce qu'elle est devenue et ce qu'elle devrait être", a lancé l'ex-candidate à l'Elysée.

Ségolène Royal s'est exprimée en l'absence de Martine Aubry, qui souffre d'un problème à l'oeil et a, semble-t-il, été chaleureusement accueilli par les militants.

"Celui qui divise à l'intérieur divise à l'extérieur. Celui qui ne respecte rien à l'intérieur ne respecte rien ni personne à l'extérieur", a-t-elle affirmé devant les militants et responsables, au premier rang desquels Laurent Fabius, Harlem Désir, Jean-Christophe Cambadélis et Elisabeth Guigou.

"Une présidence qui échoue à l'intérieur ne peut pas attendre de la politique étrangère qu'elle lui offre une nouvelle excuse", a-t-elle lancé fustigeant la "politique extérieure du coup d'éclat permanent", en allusion au livre de Mitterrand "Le Coup d'Etat permanent".

"Les critères ethniques, l'agressivité et le manque de respect à l'endroit de l'Union européenne, ce n'est pas la France, les propos blessants sur l'homme africain pas encore rentré dans l'histoire, ce n'est pas la France", a-t-elle lancé, très applaudie.

En appelant à Malraux, De Gaulle ou Mitterrand, elle a promis une "diplomatie forte, confiante et rayonnante", une "République juste, intransigeante sur le respect de ses valeurs, un pays entièrement engagé dans l'Europe".

Réunis depuis le début de la matinée, les socialistes ont entériné à l'unanimité les grandes lignes du projet de politique étrangère socialiste, dans la perspective d'un retour aux affaires en 2012. Baptisé "nouvelle donne internationale et européenne", le texte d'une vingtaine de pages dénonce les "échecs" de la politique de Nicolas Sarkozy, et prône notamment une relance de l'Europe, un renforcement du multilatéralisme et la notion de "juste échange" dans les relations économiques.

"C'est un texte très ambitieux et réaliste", a affirmé l'ex-Premier ministre Laurent Fabius. Il y a des "idées très généreuses", mais "nous abordons et nous tranchons de façon très précise", a-t-il souligné, en réponse à la droite qui a jugé le projet "affligeant".

Dénonçant la politique "gesticulatoire" du président Sarkozy, M. Fabius a critiqué les décisions de l'actuel chef de l'Etat sur les grands dossiers. "Il faudra se débarrasser des pratiques nauséabondes" de la Françafrique, "reconstruire le couple franco-allemand pour relancer l'Europe", cesser de manifester "une indulgence excessive pour le gouvernement israélien", a-t-il énuméré. Le PS entend par ailleurs "réexaminer" l'engagement des troupes françaises en Afghanistan et la réintégration de la France dans la structure militaire intégrée du commandement de l'Otan, a-t-il rappelé.

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