Sécurité : Sarkozy passe "la vitesse supérieure"
En déplacement à Nice, le chef de l'Etat a choisi l'ironie pour répondre à ceux qui lui reprochent de remettre l'insécurité, un des thèmes phares de sa campagne présidentielle de 2007, sur le devant de la scène à l'approche des élections européennes. Evoquant ainsi les commentaires sur le "retour de la sécurité", il a déclaré : "Mon Dieu, il faudra bien m'expliquer quand j'en étais parti !".
Ce déplacement de Nice s'inscrivait en droite ligne de celui effectué le mois dernier à Gagny, en banlieue parisienne, où il avait annoncé une série de mesures pour lutter contre les violences dans les établissements scolaires et les bandes organisées.
Le président de la République a confirmé, le nouveau renforcement de la loi pour lutter contre les bandes, qui passera par une proposition du député-maire de Nice Christian Estrosi, présent au côté du président. ''Les magistrats n'auront plus à se poser la question de savoir qui, dans la bande, a fait ou pas. Le simple fait d'appartenir à une bande sera en soi un délit passible jusqu'à trois années d'emprisonnement.''
Nicolas Sarkozy a aussi confirmé qu'il serait prochainement interdit de manifester ''masqué ou avec des cagoules''.La seule innovation de son intervention était à chercher du côté de la défense des victimes d'agression. Il a suggéré sans plus de précision que chaque victime devrait avoir ''le droit à un avocat à la minute de l'agression qu'elle subit''.
"Cinéma pénal"
Les projets du gouvernement ont suscité de nombreuses critiques, y compris chez des syndicats de magistrats qui les estiment plus ou moins redondants avec la vingtaine de textes votés depuis 2002 dans le domaine de la sécurité. Le député socialiste Claude Bartolone a dénoncé pour sa part mardi le "cinéma pénal" de Nicolas Sarkozy.
Depuis 2002, Nicolas Sarkozy ''a multiplié les nouvelles lois (23 au total) pour alourdir les sanctions'', ajoute le PS dans un communiqué, ''mais la multiplication des lois n'a jamais fait diminuer la délinquance''. ''M. Sarkozy a retiré la police du terrain (suppression de la police de proximité) et il a diminué les effectifs de police (10.000 policiers manqueront d'ici à 2012)'' , déplore ainsi le PS, jugeant l'augmentation de la violence ''symptomatique de la ''société Sarkozy''.
Caroline Caldier, avec agences
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