Sea France: le projet du gouvernement est "abracadabrantesque"
La solution du gouvernement pour aider les salariés de SeaFrance à reprendre leur entreprise en liquidation judiciaire, est un "montage juridique abracadabrantesque, qui a peu de chances d'aboutir", a réagi lundi l'avocat des salariés.
L'avocat des salariés de Sea France, Me Brun, juge "abracadabrantesques" (mot utilisé en 2000 par Jacques Chirac pour répondre à une question sur le financement du RPR) les modalités choisies par le gouvernement pour aider Sea France.
Après une réunion au ministère des Transports, le gouvernement a proposé lundi que les salariés de SeaFrance utilisent les indemnités qu'ils vont percevoir après la cessation d'activité, pour financer la coopérative ouvrière (Scop), destinée à reprendre leur entreprise.
Les salariés veulent que le gouvernement fasse appel au FSI
L'offre du gouvernement passe également par le rachat des bateaux par la SNCF, qui les relouerait ensuite pour une somme modique à la Scop. "Que l'Etat s'intéresse enfin au dossier SeaFrance, c'est une bonne chose. Mais la manière dont il s'y prend, et les solutions qu'il propose, sont mauvaises. C'est un montage juridique abracadabrantesque, qui a peu de chances d'aboutir", a jugé Me Brun.
"Si le gouvernement veut vraiment accorder un coup de main pour sauver SeaFrance, le plus simple serait de faire appel au FSI (fonds stratégique d'investissement), comme nous l'avons demandé", a-t-il ajouté.
Selon l'avocat, "rien ne garantit que la SNCF sera en mesure de racheter les navires en cas de liquidation judiciaire", expliquant que ces derniers seront obligatoirement
mis aux enchères et donc vendus au plus offrant. "Rien ne nous dit que d'autres repreneurs ne se tiennent pas en embuscade pour récupérer les navires une fois la liquidation prononcée".
La coopérative, seule offre en lice
Le projet de coopérative ouvrière est la seule offre en lice pour reprendre SeaFrance, filiale de la SNCF qui emploie 880 personnes en CDI à Calais, et génère au moins
autant d'emplois indirects. Le groupe Louis Dreyfus Armateurs (LDA) avait un temps été intéressé, avant de jeter l'éponge.
Le président Nicolas Sarkozy avait réuni lundi matin à l'Elysée les ministres concernés par le dossier alors que le tribunal de commerce de Paris doit statuer mardi sur l'offre de reprise de la Scop. Le chômage est revenu en France à son pire niveau depuis douze ans. Le chef de l'Etat a annoncé un sommet sur l'emploi le 18 janvier avec les partenaires sociaux.
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