Sarkozy place "la politique de civilisation" au cœur de son action
Il avait promis un changement en profondeur. Le voici, il s'appelle “politique de civilisation”. Depuis ses vœux du 31 décembre, il n'est plus question que de cela. La politique de civilisation s'applique désormais à tous les chantiers de Nicolas Sarkozy. Qui veut remettre l'homme au cœur de la politique. Car, explique-t-il, la politique était devenue impuissante, elle se cantonnait à la gestion des problèmes quotidiens. Lui est beaucoup plus ambitieux. Et volontariste. “Puisque l'urgence est partout”, je ne fais pas de choix, je veux tout changer en même temps, dit-il. Alors forcément, son propos est touffus.
Les institutions. Il veut une “démocratie irréprochable”. Revaloriser le fonctionnement du Parlement. Et réécrire le préambule de la Constitution, pour garantir l'égalité homme-femme, le respect de la diversité et l'intégration des minorités. Il a chargé Simone Veil de cette mission.
_ Autre mission : créer un nouvel instrument de mesure de la croissance
L'école. Priorité à l'école primaire, “que l'on a trop longtemps délaissée, sans voir que son affaiblissement était la cause principale des difficultés croissantes du collège”.
_ Mais l'université ne sera pas pour autant oubliée. Et lui d'annoncer que dix projets de rénovation seraient sélectionnés en 2008.
La politique de la ville. Nicolas Sarkozy reprend la main sur le projet du “Grand Paris”. Car, explique-t-il, “la situation de l'agglomération parisienne est devenue inacceptable”. Charge à peine masquée contre le maire actuel, Bertrand Delanoë. “Je vais m'impliquer personnellement dans ce chantier” annonce-t-il.
Quant au plan banlieue, son annonce est reportée au début février.
L'audiovisuel public. Le président de la République propose une révolution culturelle du service public. Qui passerait par la suppression pure et simple de la publicité à la télévision publique.
_ L'annonce a dopé le cours des actions des chaînes privées. TF1 a bondi de près de 10%, M6 de 6,5%.
L'intéressement et la participation. “Un doublement voire un triplement de la réserve de participation, c'est pas quelque chose qui me choquerait” explique-t-il. Et d'annoncer un éventuel impôt, sur les bénéfices, différencié pour les entreprises de moins de 50 salariés qui se lanceraient dans la participation et l'intéressement.
La fin des 35 heures
Pour le reste, au détour d'une question, il a été tout à coup question des 35 heures. Dont Nicolas Sarkozy souhaite maintenant ouvertement la fin. A la question : “souhaitez-vous que 2008 soit la fin, au moins réelle, des 35 heures ?” la réponse a été brève : “pour dire les choses comme je le pense, oui.”
On a enfin évoqué la question, qui était sur toutes les lèvres, celles de la vie privée du président. A propos de sa liaison avec Carla Bruni, “vous l'avez compris, c'est du sérieux. Mais ce n'est pas le JDD qui fixera la date”. Allusion au journal, qui avait annoncé la date du 9 février. D'ailleurs, ajoute-t-il, “il y a de fortes chances que vous l'appreniez quand ce sera déjà fait.”
La conférence de presse a duré un peu plus de deux heures. Elle a bien plu, semble-t-il, au chef de l'Etat. Qui a annoncé que l'exercice se reproduirait deux ou trois fois par an.
Guillaume Gaven
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