Sarkozy, la sécurité en ligne de mire
En mai, Nicolas Sarkozy avait réclamé la multiplication des opérations coup de poing dans une vingtaine de cités et la mise au point d'un plan de prévention de la délinquance. Il avait pointé les chiffres "pas très bons" de la délinquance malgré l'adoption d'une vingtaine de textes sur la sécurité depuis 2002. Début septembre, le président avait de nouveau décrété la mobilisation générale du gouvernement pour tenter d'enrayer la récente dégradation des statistiques de la criminalité.
L'opposition reproche au président de brandir ce thème récurrent de l'insécurité à des fins électorales, comme en 2007. Des accusations similaires ont été lancées récemment avec le débat sur l'identité nationale. Car depuis plusieurs semaines, les ministres multiplient eux aussi les sorties sur ce thème.
Cette visite en banlieue est la première depuis le déplacement présidentiel en mars au lycée Jean-Baptiste Clément de Gagny (Seine-Saint-Denis). Prévention et vidéosurveillance devraient être les maîtres mots de la matinée. L'Etat entend consacrer 20 millions d'euros en 2010 à la vidéosurveillance, rebaptisée vidéoprotection, pour tripler d'ici 2011 le nombre de caméras et atteindre 60.000. Et Nicolas Sarkozy a déjà prévenu qu'il passerait outre l'avis des maires si nécessaire.
Le président devrait ensuite assister à une présentation d'opérations de lutte contre les trafics, autre domaine érigé en chantier prioritaire de l'année à venir. Brice Hortefeux a déjà dit mi-novembre son intention de "frapper les délinquants au portefeuille" et de "mettre un coup de pied dans chacune des fourmilières de la drogue".
En clôture de cette journée, Nicolas Sarkozy devrait faire valoir sa volonté de "reconquête des quartiers sensibles" lors d'une table ronde sur le thème "agir pour la sécurité des Français". Le chef de l'Etat entretient des rapports particuliers avec ces quartiers depuis qu'il a dit vouloir les "débarrasser des racailles" en 2005, sur la dalle d'Argenteuil (Seine-Saint-Denis).
L'idée d'un couvre-feu ciblé pour les mineurs de moins de 13 ans évoquée en novembre par Brice Hortefeux a été tout autant contestée par l'opposition et a rendu sceptique les syndicats de magistrats et de policiers.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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