Sarkozy fixe de nouvelles règles pour les vacances des ministres
Dans une brève déclaration en conseil des ministres, diffusée ensuite par la présidence de la République (voir le document ci-dessous), Nicolas Sarkozy demande à l'ensemble des membres du gouvernement de désormais "privilégier la France pour leurs vacances".
_ De même, "les invitations à l'étranger" des ministres devront désormais "être autorisées par le Premier ministre, en accord avec la cellule diplomatique de la Présidence de la République, pour examiner leur compatibilité avec la politique étrangère de la France. Leurs modalités seront examinées par le Secrétarait Général du gouvernement qui les autorisera ou les interdira".
Autant dire que l'Elysée a désormais la haute main sur les déplacements à l'étranger des membres du gouvernement, y compris pendant leurs vacances.
Ces règles, draconiennes, sont imposées aux ministres au nom de la "réelle transparence" (que) "le citoyen est en droit d'exiger de toute personne qui gouverne ou exerce des responsabilités publiques", poursuit le communiqué de l'Elysée. Car "ce qui était commun il y a encore quelques années, peut choquer aujourd'hui".
Avant la mise au point du chef de l'Etat, François Fillon avait fait une communication sur la prévention des conflits d'intérêts. Et cela donnera lieu à un projet de loi "dans les toutes prochaines semaines" , a précisé le porte-parole du gouvernement, François Baroin.
Tunisie, Egypte, Maroc
L'Elysée et Matignon tentent ainsi de clore la polémique déclenchée par les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie et de sa famille, en pleine révolution du peuple tunisien. Il est reproché à la ministre des Affaires étrangères d'avoir, à deux reprises, utilisé un jet privé d'un homme d'affaires tunisien proche du clan Ben Ali, alors même que le régime Ben Ali commençait à tanguer.
_ L'opposition réclame depuis la démission pure et simple de la ministre.
La polémique a rebondi hier avec les vacances égyptiennes de François Fillon, fin décembre, trois semaines avant les émeutes contre le régime Moubarak. Précédant les révélations du Canard Enchaîné, Matignon a publié hier un communiqué confirmant que le Premier ministre avait utilisé un avion de la présidence égyptienne pour une escapade à Abou Simbel lors de son séjour fin décembre. Séjour à l'invitation de la présidence égyptienne, qui aurait réglé une partie de la facture.
Lors de cette trêve de fin d'année, le président Sarkozy a lui-même passé quelques jours au Maroc, autre pays du monde arabe dont le régime pseudo-démocratique est contesté par la population.
Gilles Halais, avec agences
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