Sarkozy, en campagne au Havre, défend la prime aux salariés
“La politique économique mise en œuvre par le gouvernement pour favoriser la compétitivité des entreprises françaises doit être assortie d'un partage plus juste des résultats ”, a déclaré Nicolas Sarkozy, en marge d'un déplacement aujourd’hui au Havre.
_ “La question de la justice n'est pas celle du nivellement, c'est celle qui consiste à convaincre chaque Français que quand la crise est arrivée, ils ont souffert, on leur a demandé de faire des efforts”, a-t-il dit.
“Mais quand la reprise arrive, ceux à qui on a demandé des efforts doivent être les premiers bénéficiaires de cette reprise”, a-t-il ajouté.
_ Nicolas Sarkozy demande depuis deux ans aux
partenaires sociaux de négocier sur le partage de la valeur.
Mais “la négociation n'a pas avancé d'un centimètre. Et j'avais dit, si vous ne négociez pas, l'Etat prendra ses responsabilités”, a-t-il souligné.
“La justice qui nous est réclamée aujourd'hui, ce n'est pas de créer de nouvelles allocations, les gens n'en veulent pas”, a insisté Nicolas Sarkozy.
“J'ai vu se dresser devant moi les murs du conservatisme et de l'immobilisme. A gauche, parce qu'on aurait aimé le faire mais qu'on ne l'a jamais fait. A droite, parce que c'est trop. Au centre, parce que ce n'est pas encore assez.”
Patronat et syndicats mécontents
A un an de la présidentielle, Nicolas Sarkozy est en reconquête.
Il a bien l’intention de rechausser les bottes du candidat “du pouvoir d'achat”. Il veut s’adresser à “ la France qui souffre ” celle “qui se lève tôt”, comme il l’avait fait en 2006, en tournée dans les Ardennes.
Sa prime devrait être obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés qui versent plus de dividendes que l'année précédente. Son montant sera négocié dans l'entreprise. Elle sera facultative pour les entreprises de moins de 50 salariés, que le gouvernement espère séduire en l'assortissant d'une exonération fiscale.
Mais cette prime aux salariés est déjà très critiquée avant d'avoir vu le jour.
“Il y avait beaucoup d'espoir, il y aura beaucoup de déçus”, a prédit aujourd’hui le numéro un de la CFDT, François Chérèque, soulignant l'écart entre ce dispositif et la “promesse” d'une prime de 1.000 euros pour les entreprises bénéficiaires. “Cette prime divisera les salariés et aura des effets Pervers”. “Celui qui va y perdre, c'est le salarié parce qu'il n'aura pas d'augmentation de salaire qui s'étalera sur sa carrière. Par contre, l'entreprise va avoir des allègements, ce sera un cadeau, ce sera un effet d'aubaine pour l'entreprise.”
_ Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, “c'est plus un effet d'annonce qu'autre chose et il y a plein de salariés qui n'auront rien”.
_ L'organisation patronale CGPME a salué le fait que la prime soit facultative dans les entreprises de moins de 50 salariés. “Mais imposer le versement d'une prime aux entreprises de plus de 50 salariés empiète sur la liberté de gestion du chef d'entreprise”, écrit-elle dans un communiqué.
Mikaël Roparz, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.