Sarkozy "adhère à l'essentiel" du rapport Attali
Jacques Attali a choisi d'ouvrir son discours par une longue citation d'une lettre du Contrôleur général des finances Turgot au roi, du 24 août 1774, qui "reste d'une extrême actualité" : "J'ai prévu que je serai seul à combattre contre les abus de tous genres, contre les efforts de ceux qui gagnent à ces abus, contre la foule des préjugés qui s'opposent à toute réforme et qui sont un moyen si puissant dans les mains des gens intéressés à éterniser le désordre", a lu le président de la Commission pour la libération de la croissance. Debout devant un pupitre, placé à la droite de la chaise dans laquelle trônait Nicolas Sarkozy, il a poursuivi, face aux membres de la commission : "Ce peuple auquel je me serai sacrifié est si aisé à tromper que peut-être j'encourrerai sa haine par les mesures mêmes que je prendrai pour le défendre contre la vexation. Je serai calomnié et peut-être avec assez de vraisemblance pour m'oter la confiance de votre majesté".
Cette confiance, Nicolas Sarkozy l'a confirmée à Jacques Attali : "J'adhère à l'essentiel de vos conclusions", mais "j'assumerai quelques désaccords", a déclaré le chef de l'Etat qui s'est notamment déclaré hostile à la suppression des départements et du principe de précaution. "Si certains ont été effrayés par le contenu de vos propositions, moi je les trouve plutôt raisonnables" a ajouté le président.
"C'est un rapport prêt à être mis en place et être appliqué, et pas à être mis à l'étude", a insisté Jacques Attali en lui remettant son rapport sur la libération de la croissance. Un rapport jugé "techniquement applicable, financièrement équilibré sans augmenter les impôts".
Parmi les 316 mesures suggérées par la commission Attali, l'ouverture de certaines professions réglementées (taxis, coiffeurs, notaires, grande distribution) ou encore le recours accru à l'immigration.
Pour financer ces mesures tout en stabilisant les dépenses publiques, la commission suggère notamment la mise sous condition de ressources des allocations familiales, la suppression des niches fiscales et le redéploiement des crédits de la formation professionnelle.
Tout ou partie de ces 316 propositions doivent être transposées dans le projet de loi de modernisation de l'économie présenté au printemps par la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde.
Anne Jocteur Monrozier
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