Sarkozy à Google France : "J'espère que cette inauguration sera la première d'une longue série"
Le chef de l'État a inauguré mardi 6 décembre le nouveau siège de Google France rue de Londres à Paris. Histoire de clore publiquement toute brouille avec la firme de Moutain View et d'afficher sa proximité avec une des marques préférées des Français
En pleine tempête économique, Nicolas Sarkozy a maintenu mardi sa visite inaugurale du nouveau siège de Google France, rue de Londres dans le 9e arrondissement parisien. Le chef de l'Etat a enchaîné par une série de questions/réponses aux "googleurs" (salariés de Google).
Après avoir remercié Eric Schmidt, le président exécutif de la firme, il en profité pour délivrer aux géants anglo-saxons du Net le message principal sur l'attractivité de la France "J'espère que cette inauguration sera la première d'une longue série".
Entre Nicolas Sarkozy et Google, l'idylle n'a pas été immédiate. Le 7 janvier 2010, le chef de l'Etat reprenait une des propositions de la mission Zelnik sur la musique, la "taxe Google", visant à instaurer une taxe sur les plus grosses régies publicitaires sur Internet. Il menaçait même de saisir "l'Autorité de la concurrence sur le marché de la publicité en ligne". Près de deux ans plus tard, la hache de guerre semble enterrée avec cette inauguration.
Google, une des marques préférées des Français
Quel bénéfice le chef de l'Etat, dont la cote de popularité stagne et chute auprès des jeunes et des CSP +, peut-il retirer de cette visite ?
Joint lundi au téléphone entre deux réunions, le président du conseil national du numérique Gilles Babinet rappelait que Google arrive en tête des marques préférées des Français (étude Capital/BVA publiée en juin dernier).
Le chef de l'Etat veut aussi montrer les qualités d'une France prête à disputer à Londres ou d'autres villes les sièges européens des grands groupes. Pourtant, le chef de l'Etat n'a inauguré que le siège français du géant américain. Pour son siège européen, Google a choisi Dublin, dans une Irlande qui impose peu les sociétés. Et a élu Zurich pour son plus grand laboratoire hors des Etats-Unis.
Depuis l'e-G8 de juin dernier (un G8 du numérique voulu par l'Elysée , financé et mis en scène par Publicis), le président de la République tient visiblement à s'afficher aux côtés des grands noms de l'Internet américain : le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg il y a six mois, l'ancien PDG de Google Eric Schmidt mardi.
"Il y a deux ans, le président était vent debout contre Google"
L'image suffira-t-elle à convaincre la génération streaming menacée des foudres d'un nouvel Hadopi ou les CSP + de moins en moins séduits par la politique de l'actuel président ?
A gauche, Fleur Pellerin, chargée de la stratégie numérique du candidat socialiste François Hollande, rappelle qu'"il y a deux ans, le président était vent debout contre les pratiques anti-concurrentielles de Google et qu'aujourd'hui, il y va". Pour elle, une "incohérence" de plus à l'actif (ou au passif) du chef de l'Etat.
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