Roselyne Bachelot assume sa gestion de la grippe A
Interrogée sur la gestion de la pandémie de grippe A par une commission d'enquête sénatoriale, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a défendu ses décisions pendant deux heures et demie. Les questions abordées ont porté sur l'achat massif de vaccins, l'indépendance des experts, les négociations avec les laboratoires et les relations avec les professionnels de santé.
Si jamais c'est à refaire, apparemment, Roselyne Bachelot le refera. Devant la commission d'enquête sénatoriale, la ministre de la santé a assumé l'ensemble de sa gestion de la pandémie de grippe A/H1N1 cet hiver, malgré les polémiques qui ont suivi.
_ En préambule à deux heures et demie d'échanges parfois musclés, elle a rappelé que lorsque la politique de lutte contre le virus a été déterminée, cette grippe était considérée comme grave. Elle estime donc ne pas avoir été alarmiste à tort.
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Mais les experts qui l'ont renseignée étaient-ils vraiment indépendants ? Question posée par le président de la commission, François Autain, du Parti de gauche. Il s'est interrogé sur leur neutralité et leur objectivité, alors que la loi ne les oblige qu'à une simple déclaration sur leurs relations avec les laboratoires, et qu'elle n'impose aucune sanction en cas “d'oubli”. “Les liens d'intérêt ne sont pas forcément des conflits d'intérêt” , a objecté la ministre, lançant au passage un beau sujet de philo pour le bac. “Nous devons mobiliser les professionnels les plus compétents, et dans un domaine donné leur nombre est compté”, a-t-elle expliqué, assurant que les décisions étaient prises de façon collégiale.
Très sollicitée par les sénateurs sur les négociations avec les laboratoires suite à l'annulation de commandes de 50 millions de vaccins, elle a répété qu'un contrat avec le suisse Novartis avait été signé sur la base de 16% du contrat initial et que les discussions se poursuivaient avec le Britannique GSK et le Français Sanofi-Pasteur. Elle a précisé qu'en cas d'échec des négociations, ces deux laboratoires seraient aussi indemnisés à hauteur de 16%. Le chiffre de 48 millions d'euros avancé par Le Figaro est donc une estimation.
_ Quant à la taille de la commande initiale - 94 millions de doses de vaccin - la ministre a rappelé qu'il s'agissait de proposer la vaccination à toute la population.
Mise en cause pour son manque de dialogue avec le monde médical, Roselyne Bachelot s'est étonnée d'un tel constat, rappelant le nombre de rencontres qu'elle avait eues avec les professionnels de santé.
Seul point qui n'a pas été abordé, l'organisation des centres de vaccinations, avec leurs interminables files d'attente. La question sera peut-être abordée devant l'Assemblée nationale.
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