Roms : un responsable de l’ONU dénonce les expulsions systématiques en France
Fin août, le Samaritain, l'un des plus anciens bidonvilles roms de France, a été évacué. L'intervention de l'évêque, la présence d'enfants scolarisés et la mobilisation d’associations n'ont rien pu empêcher. L'expulsion de ce campement datant de 2008 avait suscité de nombreuses protestations. Les critiques sont remontées jusqu’au bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme aux Nations unies.
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Dans un communiqué publié vendredi, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, reproche à la France, "une politique punitive et destructrice" à l’égard des Roms, quand ils sont évacués de leurs camps. Le responsable de cette agence de l’ONU évoque une situation répétitive en décrivant "une politique nationale systématique, menée depuis 2012".
Développer une politique "véritablement inclusive"
Après les constats, Zeid Ra’ad Al Hussein, à la tête du Haut-Commissariat dévolu aux droits humanitaires, demande à la France de changer ses pratiques et d’améliorer son dispositif. Il réclame des solutions d’hébergement en cas d’expulsions. Une demande formulée, dit-il, après les appels pourtant déjà lancés par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale et le Comité des droits de l'Homme. Plus globalement, le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies appelle la France à développer des mesures d’intégration par le biais d'une politique "véritablement inclusive".
La porte-parole de l'agence de l'ONU, Cécile Pouilly, s'inquiète en particulier des conséquences humaines de l'évacuation menée le 27 août dernier à La Courneuve.
"On voit que la plupart des Roms expulsés vivent sous des tentes, que les enfants ont des difficultés à aller à l'école. On ne sait même pas s'ils porront continuer à la faire sur le long terme."
De son côté, Amnesty international a dénoncé à plusiuers reprises les violences faites aux Roms. Ainsi, dans son rapport d'avril 2014, l'organisation avait ciblé la France pour du "harcèlement policier " et elle reprochait aux forces de l'ordre de ne pas assez les protéger.
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