Retraites : le marathon continue à l'Assemblée nationale

La fièvre qui a saisi l'Assemblée nationale montre assez l'enjeu de la réforme. Sans précédent depuis 2007, le marathon de l'examen du projet de loi sur la réforme des retraites s'est poursuivi toute la nuit, et risque bien de durer une bonne partie de la journée. Normalement, le vote est prévu pour 15 h, mais l'opposition de gauche a annoncé qu'elle voulait “se battre jusqu'au bout”. Elle s'appuie sur les sondages les plus récents, qui affirment qu'une majorité de Français serait hostile aux dispositions du texte, tout particulièrement au nouvel âge de départ et à la retraite à taux plein repoussée.

Des rassemblements syndicaux sont prévus à l'heure du vote, mais l'issue pourrait être repoussée si les députés de gauche mettent leur projet à exécution. Ils comptent tous utiliser leur explication de vote de cinq minutes. Une procédure jamais utilisée jusque-là, contenue dans le nouveau règlement de l'Assemblée nationale.

Mais ce matin à l'aube, l'Assemblée n'en était même pas à ces explications. Les députés continuaient à batailler sur le fond. La pénibilité ou la retraite des agriculteurs ont donné lieu à de longues interventions. Chaque groupe compte utiliser l'intégralité de son temps de parole : par exemple 19 h pour le PS.

Un baroud d'honneur qui ne devrait cependant pas changer l'issue. Les seules mesures adoptées cette nuit ont été les concessions annoncées par le chef de l'Etat à l'issue de la journée de mobilisation du 7 septembre. Il s'agit du maintient de la retraite à 60 ans pour les salariés bénéficiant d'un taux d'incapacité permanente compris entre 10 et 20%. Ce qui devrait concerner 30.000 personnes.