Retour de parlementaires en Syrie, sans "gêner l'action" de Hollande
En février dernier, la visite en Syrie de parlementaires de gauche et de droite avait été exploitée politiquement par le régime de Damas. Bachar al-Assad en personne les avait rencontrés pendant plus d’une heure et des députés de l’opposition avaient pris des positions inverses à celle de la France sur la scène internationale. Cette fois, toutes les précautions semblent avoir été prises pour éviter d’être accusés de faire de la diplomatie parallèle.
"Je l'ai géré de façon à ce que je ne sois pas victime des mêmes transgressions de la part de certains collègues de l'opposition pour les premiers voyages. Il n'y aura rien qui puisse gêner l'action en politique extérieure du président de la République ", assure Gérard Bapt, le président du groupe d'amitié France-Syrie, qui était du premier déplacement.
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Pas de rencontre avec Bachar al-Assad
Libres de leurs mouvements, les parlementaires ont tout de même reçu quelques consignes pour ne pas dire des avertissements. Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, en a parlé avec son député. "Je lui ai rappelé que sur ce voyage (…) il fallait que rien ne puisse donner prise à une instrumentalisation du déplacement d'un parlementaire qui soutient en plus pleinement la majorité."
Message reçu par Gérard Bapt. "Il n'y aura aucune rencontre avec un représentant de l'appareil militaro-sécuritaire syrien" . Non plutôt des rencontres avec des élus, des responsables religieux ou associatifs avec la population. Les parlementaires insistent : c’est avant tout un voyage de solidarité et de compassion.
"Ce voyage n'a pas pour but de manifester un quelconque soutien à l'égard du régime de Bachar Al Assad." (Jérôme Lambert, député PRG)
Invité sur France Info pour débattre sur le sujet, Jérôme Lambert, député radical de gauche de Charente et ancien socialiste, explique ses motivations : "En y allant comme témoins, rencontrer la population et manifester notre solidarité, nous pensons que notre message en rentrant en France sera d'autant plus fort" .
Pour Thierry Solère, député Les Républicains des Hautes-Seine, aller sur le terrain à un moment aussi dangereux pour les populations, "ce n'est pas la prérogative des parlementaires ", mais le travail de président de la République.
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