Résultats du 1er tour : des engagements pour garder le secret jusqu'à 20 heures
Comme une vague impression d'impréparation ! Alors que le phénomène avait déjà suscité quelques interrogations il y a 5 ans, quand Twitter était encore prépubère, c'est à l'avant-veille du premier tour que la commission des sondages répète ou dévoile les règles qui s'imposeront dimanche.
Plus de sondeurs à la sortie des urnes
Finis les sondages express réalisés à la sortie de l'isoloir que se partageaient les initiés (politiques et journalistes) bien avant l'heure. Les dix principaux instituts de sondage (BVA, CSA, Harris Interactive, Ifop, Ipsos, LH2, OpinionWay, TNS Sofres et Via-Voice) ont donné à la commission des sondages l'assurance "par écrit " qu'ils n'en réaliseraient plus. Pour éviter une éventuelle divulgation prématurée, et parce qu'ils coûteraient trop cher.
Les médias étrangers privés d'estimations
Ne reste donc à gérer que la publication des estimations obtenues dès 18 heures à partir du dépouillement partiel des premiers bureaux de vote qui ferment. Certains médias étrangers entendaient les dévoiler comme si de rien n'était. La commission des sondages a donc obtenu des instituts l'engagement qu'ils ne les leur communiqueraient pas avant 20 heures. Mesure de rétorsion doublée de la promesse de poursuites systématiques. La commission explique qu'"à partir du moment où un site est consulté à partir d'une adresse IP hébergée en France, il y a diffusion en France ". Or la diffusion de sondages ou résultats avant l'heure par une personne morale est passible d'une amende de 75.000 euros.
Les Dom-Tom privés provisoirement de France Info
Les radios et télévisions françaises enfin se sont engagées à tenir secrètes ces estimations entre 18 h et 20 h. Mais aussi à observer "le jeun de sondages " prévu par la loi électorale la veille du scrutin. Rien de nouveau, si ce n'est que la règle s'applique aussi pour les Dom-Tom qui votent le samedi depuis 2007. Radio France, comme théoriquement ses concurrentes, a donc mis ces territoires sous cloche, depuis 4h du matin heure de Paris pour Saint-Pierre et Miquelon par exemple, c'est-à-dire qu'elle a coupé la diffusion de ses chaînes sur place. Dispositif similaire sur ses sites internet : on appelle ça le géo-blocage. Si vous tentez de consulter franceinfo.fr depuis la Nouvelle-Calédonie, voici ce que vous devriez voir apparaître sur votre écran.
Scènes de liesse interdites
La commission des sondages a rappelé aux radios et télévisions qu'elles ne devaient en aucun cas montrer de scènes de joie ou de mines déconfites avant 20 heures, ces cas de figure étant susceptibles d'indiquer une quelconque tendance et d'influencer par là les électeurs n'ayant pas encore accompli leur devoir électoral. Les plateaux sans militants sont donc requis. Et les photos sans expression. De l'info sans infos. Qui régale les télévisions étrangères. Si la RTBF sur internet ne peut en théorie rien montrer ni dévoiler de contrevenant, elle a toute latitude sur les écrans. Et ne s'en privera pas. Elle donne même rendez-vous dimanche à 18 heures. "Amis français , écrit-elle, soyez donc les bienvenus ".
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