Rémunérations des dirigeants : bras-de-fer entre Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot
Le chef de l'Etat s'en est pris devant les députés UMP à la présidente du Medef, jugeant inacceptable que "Laurence Parisot dise qu'elle n'a pas le désir d'évoquer le partage des profits", selon des participants à cette rencontre.
_ "Si le Medef n'y va pas, on ira par la loi", s'est également engagé le chef
de l'Etat, à l'occasion d'une réception à l'Elysée à laquelle étaient conviés
l'ensemble des députés UMP, selon ces participants.
Par la loi, ou par voie réglementaire ? A en croire les participants à la réunion de ce soir à l'Elysée, une décision pourrait être annoncée très vite, en début de semaine prochaine.
Des rajouts seraient faits aux conventions passées entre l'Etat et les
entreprises aidées, stipulant l'interdiction de stocks options et autres bonus
pour leurs dirigeants.
Si toutefois il s'avérait nécessaire de passer par la loi, cela pourrait se
faire par l'intermédiaire d'amendements des centristes à la loi de finance
rectificative, examinée par la Chambre haute le 31 mars, a indiqué un
participant.
"Les dégâts" des affaires citées ces derniers jours dans la presse "sont
considérables. Le Medef a jusqu'au 31 mars pour nous faire des propositions. Les
chefs d'entreprise ne peuvent pas avoir de bonus quand leur entreprise est aidée
par l'Etat", a-t-il dit en réponse à une question du vice-président de
l'Assemblée, Marc Laffineur.
_ "Je ne peux pas accepter que Laurence Parisot dise qu'elle n'a pas le désir
d'évoquer le partage des profits". Et d'ajouter, ironiquement, qu'on "ne peut
pas faire boire un âne qui n'a pas soif", signe, selon les témoins, qu'il ne
croyait pas beaucoup à un accord du patronat.
Le gouvernement a écrit au Medef et à l'Association française des
entreprises privées pour les sommer de définir un dispositif incitant les
dirigeants d'entreprises qui licencient à renoncer à leurs bonus avant le 31
mars.
_ Or hier matin, devant la Commission des Lois de l'Assemblée Nationale, la présidente du Medef a redit son opposition à une telle loi. Interrogée dans la soirée sur France 2, elle a ajouté qu'il fallait "savoir raison garder" et "faire attention à ne pas aller de rodomontade en fanfaronnade", tout en rappelant sa préférence pour "l'autorégulation".
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