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Nucléaire, ours, alimentation... Après Nicolas Hulot, voici les dossiers brûlants qui attendent François de Rugy

A 44 ans, le président de l'Assemblée nationale obtient pour la première fois un portefeuille ministériel. De nombreux dossiers l'attendent au ministère de la Transition écologique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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François de Rugy, à l'Assemblée nationale, le 21 février 2018.  (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Seul écologiste de poids de la majorité, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a été nommé, mardi 4 septembre, à la tête du ministère de la Transition écologique pour prendre la succession de Nicolas Hulot. Du nucléaire à la réintroduction d'ours, voici quelques dossiers brûlants que François de Rugy va trouver sur son bureau.

>> Suivez les réactions en direct après les nominations de François de Rugy et Roxana Maracineanu

Le nucléaire

Le nucléaire sera au cœur de la feuille de route énergétique 2019-2023 et 2024-2028, attendue après l'été. Alors que Nicolas Hulot avait annoncé en novembre que la France ne pourrait pas tenir l'objectif de ramener la part de l'atome de 75% à 50% de la production d'électricité à l'horizon 2025, beaucoup de questions restent en suspens, comme le nombre de réacteurs à fermer.

Le ministre démissionnaire avait promis un "échéancier" précis sur la fermeture de centrales. En jetant l'éponge, il laisse entendre qu'il a eu des difficultés à imposer ses vues. Un rapport commandé par son ministère et celui de l'Economie recommande la construction de six nouveaux EPR à compter de 2025. Bruno Le Maire a préconisé jeudi 30 août d'attendre que l'EPR de Flamanville (Manche) soit achevé avant de décider d'en bâtir d'autres.

Les énergies renouvelables

L'objectif est de développer les énergies renouvelables, alors que les émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse en France en 2017. Après le solaire et l'éolien terrestre, l'avenir des énergies marines notamment est sur la table.

Le résultat de l'appel d'offres du parc éolien marin de Dunkerque doit être annoncé en 2018, tandis qu'un appel d'offres pour l'île d'Oléron annoncé lors du précédent quinquennat, est attendu. Dans l'éolien flottant, les acteurs attendent un premier appel d'offres commercial. La France, mise en demeure par la Commission européenne en 2015 d'ouvrir à la concurrence ses concessions hydroélectriques, aurait proposé à Bruxelles la mise en concurrence de certaines concessions dès cette année qui limiterait la place d'EDF.

Les transports

Alors que les transports sont la première source d'émissions de gaz à effet de serre en France, le projet de loi d'orientation sur les mobilités doit être présenté à l'automne. En cours de finalisation, le texte comprend des volets sur la programmation des infrastructures, l'évolution des compétences des diverses autorités locales, les mobilités propres (qualité de l'air, circulation en ville...). La partie "recettes" risque de faire grincer des dents, si l'Etat choisit d'instaurer une vignette poids lourds ou des péages sur des routes gratuites.

Le ministère des Transports, qui dépend de celui de la Transition écologique, doit présenter en septembre un "plan vélo" visant à multiplier par trois la part des cycles d'ici 2024, avec la construction de pistes cyclables, des incitations... Les associations demandent 200 millions d'euros par an, ce que Nicolas Hulot avait qualifié de "faisable".

La loi Alimentation 

La fin de l'examen au Parlement de la loi Alimentation, pilotée par le ministère de l'Agriculture – mais suivie de près par Nicolas Hulot –, est prévue en septembre. Certains voudront-ils reparler du taux de bio dans les cantines ? Et quid du glyphosate ? Les députés ont en effet rejeté un amendement, soutenu par l'ancien ministre, inscrivant l'arrêt de l'utilisation du pesticide d'ici trois ans.

La Constitution

Les députés ont donné en juillet leur feu vert à l'inscription de la "préservation de l'environnement" à l'article premier de la Constitution. Mais l'examen de la révision constitutionnelle a été suspendu jusqu'à la rentrée.

La biodiversité

Après la présentation en juillet d'un plan biodiversité sans grandes mesures contraignantes, certains défenseurs de l'environnement craignent que cette question retombe dans l'oubli. Se pose la question de définir l'échéance de l'objectif de zéro artificialisation nette des sols ou la mise en œuvre de la réforme de la chasse.

Les ours

Nicolas Hulot a annoncé début 2018 la réintroduction de deux nouveaux ours dans les Pyrénées, prévue à l'automne. Le plan ours publié en mai évoque des lâchers, sans autre précision. Les éleveurs de brebis espèrent que le futur ministre renoncera à cette opération. L'Union européenne avait mis en demeure la France, fin 2012,  pour avoir manqué à ses obligations de protection de cette espèce.

L'eau

La deuxième phase des Assises de l'eau se penchera sur la préservation de la ressource en eau. Un risque de querelle entre défenseurs de l'environnement et agriculteurs, en particulier sur l'irrigation.

Le gaz

En juillet 2017, le Conseil d'Etat a jugé les tarifs réglementés contraires au droit européen, imposant à l'Etat de les supprimer. Le gouvernement envisage une fin à l'horizon 2023 pour tous les particuliers, mais doit préciser comment la mettre en œuvre.

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