Remaniement : Jean-Marie Bockel puni ?
Jean-Marie Bockel, ancien socialiste rallié à Nicolas Sarkozy, a-t-il voulu aller trop vite et trop loin dans la redéfinition des rapports entre la France et ses anciennes colonies africaines ? "Je veux, disait-il au début de l'année, signer l'acte de décès de la Françafrique".
Une politique de rupture avec la diplomatie traditionnelle de la France, que Jean-Marie Bockel pensait sans doute en phase avec ce qu'incarnait -à l'époque- le chef de l'Etat : en février, Nicolas Sarkozy n'était-il pas allé au Tchad, certes pour soutenir le régime contesté du président Déby, mais aussi pour parler démocratie et droits de l'Homme ?
Mais d'autres chefs d'Etat africains n'ont pas apprécié cette nouvelle approche, et l'auraient fait savoir directement à l'Elysée : le Gabonais Omar Bongo et le Congolais Denis Sassou N'Guesso, par exemple, ont demandé -et obtenu, donc- la tête de Bockel.
_ C'est en tout cas ce qu'affirme Vincent Hugeux, journaliste à L'Express et spécialiste de l'Afrique.
Interrogé sur ce sujet à la sortie du Conseil des ministres, ce matin, Jean-Marie Bockel s'est contenté d'un "je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus".
_ Commentaire en revanche du gouvernement gabonais : son porte-parole évoque une "bonne nouvelle". "Pour nous, dit René Ndemezo Obiang, c'est un signe intéressant".
Une autre explication, franco-française celle-là, est avancée par certains collègues de Jean-Marie Bockel au gouvernement : il aurait changé d'affectation en raison de sa "mésentente" avec le ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner (son ministre de tutelle). Une inimitié entre les deux hommes qui remonteraient au temps où ils étaient tous les deux au PS.
Quoi qu'il en soit, cette "affaire Bockel" en rappelle une autre : au début des années 80, Omar Bongo (déjà lui) avait obtenu de François Mitterrand le remplacement du secrétaire d'Etat à la Coopération, Jean-Pierre Cot.
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