Le Premier ministre estresté évasif, dimanche soir sur le plateau du journal de TF1. Jean-Marc Ayraulta affirmé que le gouvernement envisageait de diminuer la participation del'Etat "dans un certain nombre d'entreprises publiques ". Objectif : dégagerdes fonds "pour financer de l'investissement, pas pour boucher lestrous du budget ".Mais le chef dugouvernement n'a nommément cité aucune entreprise. Toutefois, il a disséminéquelques indices au cours de son intervention qui peuvent aiguiller lescommentateurs vers certains secteurs qui pourraient se retrouverparticulièrement visés. Jean-Marc Ayrault a affirmé qu'il s'agiraitd'entreprises "où le taux de participation de l'Etat, en tantqu'actionnaire, est très important ", et de "participations nonstratégiques ".EDF et France Télécomen première ligne ? Or, le pool des entreprisesdans lesquelles l'Etat est actionnaire se compose en grande partie de domainesdans lesquels les participations publiques sont, justement, stratégiques. L'Etatdispose de participations importantes dans les secteurs de la défense et destransports, ainsi que des infrastructures de transports. On imagine mal, parexemple, le gouvernement se séparer de la SNPE, la Société nationale des poudreset explosifs, qui fabrique des munitions.En revanche, d'autres entreprises,dans lesquelles l'Etat dispose de participations importantes, semblent moinsstratégiques. En première ligne, EDF et France Télécom, détenues respectivementà 84,4% et à 13,45% par l'Etat, qui a, depuis plusieurs années, ouvertprogressivement le capital de ces entreprises aux participations privées. Ellesconstitueraient deux entreprises où le retrait de l'Etat serait parfaitementenvisageable, selon l'économiste Elie Cohen, enseignant à Sciences Po.Des participations plusanecdotiques On peut égalementenvisager que la Française des Jeux (détenue à 72% par l'Etat) se retrouve dansles entreprises visées. De même que les groupes autoroutiers ATMB et SFTRF,respectivement gestionnaires du tunnel du Mont-Blanc et du Fréjus, et détenuspar l'Etat à 67,3% pour le premier et à 99,9% pour le second, pourraient voirla part des actionnaires privés augmenter, quand on sait que d'autres groupesautoroutiers (Sanef, APRR et ASF) ont été totalement cédés en 2006.Restent d'autresparticipations, plus anecdotiques – voire insolites, qui pourraient se voircédées par l'Etat pour dégager des fonds. La Semmaris, par exemple, quiexploite le marché de Rungis, est détenue à hauteur d'un tiers de ses actionspar l'Etat. Un autre tiers de l'entreprise a déjà été cédé par l'Etat en 2007,il n'est pas inimaginable que l'opération soit renouvelée. Ou encore, le Casinod'Aix-les-Bains, dont l'Etat est le second actionnaire. En 2008 par exemple,l'Etat s'était séparé de Dagris, une société cotonnière qu'il possédait à prèsde 65%.