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Réactions sceptiques au plan gouvernemental sur l'automobile

Le plan gouvernemental de soutien à l'industrie automobile est accueilli par des réactions très mitigées de l'opposition, mais aussi de certains syndicats et associations écologistes.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Même les sydicats sont sceptiques après l'annonce du plan gouvernemental de soutien à l'industrie automobile. "Le plan ne résout pas nos problèmes ", déclarait ce matin Tanja Sussest, secrétaire du comité d'entreprise et déléguée du SIA, le syndicat majoritaire à Aulnay-sous-Bois, lors d'une manifestation devant le siège de PSA. "Il propose des mesures bidon ", ajoute-t-il.

"Faire l'impasse sur le coût du travail, c'est criminel"

L'opposition, elle, s'en donne à coeur joie. Les ténors de l'UMP insistent sur la question de la compétitivité et de la baisse
du coût du travail. Le plan gouvernemental "sera décevant s'il ne s'attaque pas
au vrai sujet, qui est la baisse du coût du travail
", indique notamment  Valérie
Pécresse, ancienne ministre du Budget. "Faire l'impasse
sur la baisse du coût du travail aujourd'hui, c'est criminel
", ajoute-t-elle.

Jean-Louis Borloo préconise également une baisse du coût du travail. Le président du Parti radical souligne par exemple qu'une petite voiture fabriquée en dehors de l'Hexagone coûte "500 à 600 euros " de moins qu'en France. "Le gouvernement redécouvre le Grenelle de l'environnement ", s'étonne-t-il sur France Info :

Même son de cloche du côté de certains économistes. "Le problème de fond c'est un manque de compétitivité, ce plan ne fera que colmater les brèches ", estime Marc Touati du cabinet de conseil ACDEFI. Il s'inquiète également du risque que les producteurs étrangers profitent plus de ce plan que les constructeurs français : "Est ce que l'offre française est prête ? "

"Une prolongation de ce que nous avions lancé" - Valérie Pécresse

A propos du renforcement du bonus écologique pour les voitures vertes, Valérie
Pécresse considère que ces mesures sont "une prolongation bienvenue de ce que nous avions lancé avec Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy ". Selon elle, le PS a refusé à l'époque de voter ces mesures qu'"aujourd'hui, il se réapproprie ".

Autre réaction : du côté du Front national. Pour Florian Philippot, vice-président, le plan
gouvernemental de soutien à la filière automobile s'apparente à de la
simple "communication ". Pour lui, ce ne sont "que des mots " et le
gouvernement "ment aux Français ".

Les associations écologistes "déçues"

"Ce n'est pas ce plan
qui permettra de sauver la filière. D'un point de vue environnemental, c'est
insuffisant en qui concerne l'efficacité des véhicules. De plus, le très fort
accent mis sur les véhicules électriques ou hybrides semble disproportionné et
n'est qu'une goutte d'eau face aux réels enjeux de la transition énergétique
dans les transports
", déclarent Greenpeace, le Réseau action climat france et
Agir pour l'environnement dans un communiqué commun.

François Hollande a salué mercredi un "plan cohérent, global ", et "inscrit dans la durée ". Mais hormis le PS, le seul qui semble satisfait de ce plan est le groupe PSA lui-même. Les aides à l'innovation sont une "excellente chose " a réagi Philippe Varin, patron de PSA, après avoir publié de très mauvais résultats dans la matinée.

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