Quelles pistes pour relancer la croissance ?
Relancer la croissance, ou plutôt libérer la croissance, selon l’expression choisie par la commission Attali. Le propos est ambitieux. La commission vient de rendre son rapport d'étape. Elle propose des mesures qui permettront, dit-elle, de créer des centaines de milliers d’emplois, et une croissance de 0,8 point du PIB. Ni plus ni moins.
Pour ce faire, les recettes sont simples : supprimer les lois Galland, Royer et Raffarin sur la grande distribution. Cette abrogation "pourrait conduire à une diminution consolidée des prix à la consommation de plusieurs points de pourcentage, à la création de plusieurs centaines de milliers d'emplois dans le secteur du commerce de détail et de l'hôtellerie-restauration, mais aussi dans l'industrie, et à une hausse du PIB de plusieurs dizaines de points de pourcentage." En clair, les prix baisseraient, de nouveaux commerces seraient créés.
Le document préconise également la construction de 500.000 logements par an, ainsi que la création de dix villes du futur, des Ecopolis, de 50.000 habitants chacune "à la pointe des technologies et de l'environnement". Soit pas moins de trois millions de logements construits d’ici cinq ans. Il sera ainsi plus facile pour les revenus modestes de trouver à se loger à des loyers abordables. CQFD.
Pour le reste, la commission propose la création d'une "autorité indépendante et unique" de la concurrence et suggère de permettre des actions de groupe de consommateurs, des "class actions" à la française.
Le principe de précaution préservé
Quant au fameux principe de précaution, dont on disait que la commission préconisait son retrait, il n’en est finalement rien. Pas un mot à son sujet dans le rapport remis aujourd’hui à l’Elysée. Pas moins de trois ministres avaient fait savoir leur opposition : Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet et Valérie Pécresse.
Jacques Attali a tout de même expliqué qu'il avait écrit au président de la République pour "l'alerter sur les dangers du principe de précaution" tel qu'il figure dans la Constitution : "Nous pensons collectivement qu'il est important que ce principe de précaution soit repensé pour qu'il ne soit pas un obstacle à la croissance."
Ce ne sont que les premières conclusions d'un plus vaste rapport sera remis à la fin de l’année. Selon Jacques Attali, Nicolas Sarkozy a dit "qu'il les étudierait avec soin et qu'elles rentraient pour l'essentiel dans les axes de changement important auxquels il avait demandé à la commission de réfléchir."
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