Quatre listes restent en lice pour le 2e tour en Corse: 1 DVG-PS-Front de gauche, 1 UMP-NC et 2 listes nationalistes
Particularité corse: pour figurer au second tour, les listes doivent avoir obtenu au moins 7% des suffrages le 14 mars.
Après avoir fusionné ses 4 listes (40,1% au 1er tour), la gauche est en position de ravir le pouvoir à la droite, restée 26 ans aux affaires. Au 1er tour en effet, l'UMP n'a recueilli que 21,34% suffrages.
A gauche, l'union fait la force
L'accord à gauche a été scellé à l'issue de longs pourparlers. Il prévoit que la liste sera conduite par le député radical de gauche de Haute-Corse et président du conseil général Paul Giacobbi. Sa liste, soutenue par le Parti socialiste, avait réalisé le meilleur score à gauche au premier tour (15,48%).
Elle comprendra des représentants des trois autres listes: le Front de gauche (10,02%) conduit par un élu à l'assemblée sortante, Dominique Bucchini (PCF), celle soutenue par le PRG et conduite par le maire radical de gauche de Bastia, Emile Zuccarelli (8,05%) et la liste social-démocrate du maire d'Ajaccio, Simon Renucci (6,64%). Les trois premières pouvaient se présenter au second tour car ayant obtenu plus de 7% des suffrages au premier. Celle de M.Renucci était autorisée à fusionner puisqu'elle avait dépassé le seuil de 5%.
Paul Giacobbi a annoncé qu'en cas de victoire, il présiderait le conseil exécutif de la Collectivité territoriale et Dominique Bucchini, l'Assemblée de Corse.
Pour Martine Aubry, les Corses "veulent effectivement que l'île leur appartienne, n'appartienne pas seulement aux promoteurs immobiliers à l'extérieur". Interrogée dans les rues d'Ajaccio où elle est apparue mercredi aux côtés du député-maire de la ville Simon Renucci, la première secrétaire du PS a lancé: "Il y a des atouts considérables qui n'ont pas été utilisés. Il y a une forme autocratique qui fait que les Corses ont l'impression qu'ils n'ont pas voix au chapitre".
L'UMP sous le choc
A l'UMP, assommée par son mauvais résultat, l'heure est à la mobilisation pour battre le rappel des abstentionnistes (37,62% au premier tour).
La tête de liste UMP, le député Camille de Rocca Serra, président de l'assemblée territoriale, a été battu par les nationalistes de Femu a Corsica (Faisons la Corse) dans son fief de Porto-Vecchio.
Les nationalistes, forces d'opposition
Quant aux nationalistes, dont les deux listes ont obtenu un résultat historique au premier tour avec près de 28% des voix, ils envisagent de l'améliorer, tout en menant séparément la bataille.
En arrivant deuxième au premier tour avec 18,4% des voix, sur les talons de l'UMP, Femu a Corsica est devenue la première force d'opposition dans l'île. Ces nationalistes, dits modérés pour avoir publiquement désavoué l'action clandestine, ont lancé lundi, en vain, un "appel au dialogue" à la gauche.
"La gauche traditionnelle a renoué avec des méthodes d'un autre âge, tournant le dos à la volonté de renouvellement des pratiques exprimées par la majorité des électeurs", ont déclaré ses dirigeants Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini.
L'autre liste nationaliste, Corsica Libera (9,36%), qui a elle répondu à l'appel au dialogue de Femu a Corsica, ira néanmoins séparément au second tour.
Particularités locales
La collectivité territoriale de Corse qui, a été créée par la loi du 13 mai 1991, comprend 51 conseillers. Les missions et les moyens, normalement dévolus au conseil régional, appartiennent à l'Assemblée de Corse qui dispose de compétences supplémentaires comme la construction et l'entretien de voierie, le développement de la politique en matière de transports et d'équipement hydraulique.
Qu'il y ait un seul tour (cas où une liste obtient la majorité absolue) ou deux, la liste arrivée en tête obtient 9 sièges.
Les autres sièges sont répartis sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu 5% des suffrages exprimés, étant entendu que seules les listes ayant dépassé les 7% du total des suffrages peuvent se présenter au second tour.
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