Renoncement de François Hollande : les vérités de militants sous le choc d'un "sacrifice"
Pour une partie des militants socialistes, le renoncement de François Hollande pour la présidentielle de 2017 est un coup de massue. Lors d'une réunion locale du PS à Paris, jeudi soir, l'heure était à la recherche des explications, et parfois des coupables.
Dans les rangs socialistes, c'est la surprise, voire le choc, quelques minutes après le choix de François Hollande de ne pas briguer un second mandat présidentiel. Dans le 11e arrondissement de Paris où se tenait jeudi 1er décembre un conseil de la fédération PS de Paris censé travailler sur les sénatoriales, les militants parlent de tout autre chose. Ils se lancent à la recherche d'explications à la décision du Président.
Choc, tristesse et frondeurs
Les socialistes présents dans les locaux n'avaient pas anticipé la décision de François Hollande. "Je suis triste, c’est quand même un choc", avoue une militante, ajoutant : "Le Président a fait un très beau discours, dommage qu’il ne l’ait pas fait plus tôt". Sa voisine ajoute que "c’est une bonne décision". "Si ça peut lui éviter une humiliation", poursuit-elle.
Mathieu Gervais, secrétaire de section du PS dans le 18e arrondissement est sous le choc, se disant "un peu dévasté". "C’était la seule personnalité socialiste que j’avais envie de soutenir à la primaire", se désole-t-il. "Il y a eu des erreurs pendant le quinquennat, mais globalement, je pense, le bilan est bon." Qu’est ce qui a manqué ? "Il a échoué sur la communication et le rassemblement", tranche-t-il, avec "le ressenti de l'absence de ligne claire". "Or, il y en avait une, au moins dans sa tête", précise-t-il, avant de cibler les frondeurs.
On a eu aussi très vite ceux qu'on a appelés par la suite des frondeurs, des élus socialistes qui ont choisi de tout faire pour faire échouer le quinquennat
Le "sacrifice" en faveur du rassemblement
Le constat sur ce qui a manqué à François Hollande est partagé par Bernard Rullier, militant dans le 5e arrondissement de Paris, également conseiller parlementaire de François Hollande. D’habitude, il fuit les micros, mais les circonstances le poussent à rompre le silence : "C’est une immense surprise et une immense déception". Bernard Rullier ne savait rien du choix présidentiel. "Il n’en avait parlé à personne. C’est le sacrifice ultime d’un homme, en responsabilité, qui renonce à sa candidature afin de favoriser le rassemblement de la gauche", analyse le conseiller.
Le rassemblement semble pourtant fragile alors que l’aile gauche du Parti socialiste et les députés dits frondeurs notamment prennent déjà pour cible Manuel Valls, possible candidat, et qui devra lui aussi répondre du bilan du quinquennat.
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