Le camp Montebourg prend ses distances avec un ancien conseiller, condamné pour pédopornographie
Christophe Bejach a été condamné en décembre pour la détention d'images pédopornographiques et pour avoir tenté d'entrer en relation avec trois fillettes.
En apprenant la nouvelle, Arnaud Montebourg était "sous le choc", a confié son équipe à Buzzfeed. Christophe Bejach, ancien conseiller technique du candidat à la primaire de la gauche, a été condamné mi-décembre par la justice britannique pour pédopornographie.
Reconnu coupable de détention de photos à caractère pédopornographique et d'avoir voulu organiser une séance de photos dénudées avec trois fillettes, il a écopé de neuf mois de prison avec un sursis de deux ans, cent jours d'obligation de soins, vingt jours de travaux d'intérêt général et figurera au registre des agresseurs sexuels pendant dix ans, rapporte The Daily Mail (en anglais) mardi 3 janvier. Franceinfo revient sur cette affaire, que l'extrême droite tente d'utiliser pour embarrasser Arnaud Montebourg.
Qui est Christophe Bejach ?
Âgé de 53 ans, Christophe Bejach est une figure discrète du paysage de la gauche française, qui n'a jamais occupé de mandat électif. Diplômé de HEC et de l'Institut national polytechnique de Grenoble, il a cofondé le think-tank proche du Parti socialiste Terra Nova. Comme l'indique le Journal officiel, il a été nommé le 25 mai 2012 conseiller au cabinet d'Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif. Il était alors chargé de "l'imagination industrielle", a expliqué au Lab d'Europe 1 François Kalfon, directeur de campagne du candidat à la primaire.
Depuis décembre 2014, Christophe Bejach est directeur au sein de la société d'investissement Monument Capital Group, basée à Londres. Le site de l'entreprise le présente comme un ancien "conseiller clé" d'Arnaud Montebourg sur les questions de politique industrielle, notamment sur les restructurations. Il aurait par exemple joué un rôle important lors du sauvetage du groupe pétrochimique Kem One en décembre 2013, indique Le Lab.
Pourquoi a-t-il été condamné ?
Les faits pour lesquels Christophe Bejach était jugé se sont déroulés entre avril et juillet 2016. A cette époque, il entre en contact sur un site pornographique avec une mère de famille, une certaine Sadie. Au cours de chats, il tente d'organiser une séance de photos érotiques avec les trois filles de la jeune femme, âgées de 8, 10 et 12 ans. Il achète aussi en ligne de la lingerie de petite taille, rapporte le Daily Mail.
Derrière le personnage de Sadie se cache en fait un officier de la police londonienne. Après enquête, le domicile de Christophe Bejach est perquisitionné. Dans son ordinateur, les policiers mettent la main sur une soixantaine de photos à caractère pédopornographique, dont certaines montrent des scènes de pénétration, selon le site spécialisé Court News (en anglais).
A l'audience, Christophe Bejach a reconnu les faits, mais a expliqué qu'il ne se trouvait pas dans son état normal.
Est-ce un proche d'Arnaud Montebourg ?
Après la parution de l'article du Daily Mail racontant l'audience, de nombreux militants marqués à l'extrême droite ont relayé l'affaire sur les réseaux sociaux avec l'intention de porter préjudice à Arnaud Montebourg, explique le Huffington Post.
Pierre Sautarel, qui anime le site FdeSouche, a ainsi publié sur Twitter un message (supprimé depuis) présentant Christophe Bejach comme membre de l'équipe de campagne du candidat, en se basant sur un article paru en mars dans un média spécialisé.
Interrogé à ce sujet par Buzzfeed, François Kalfon a démenti ces affirmations.
Il faut préciser que ces relations étaient purement professionnelles, Christophe Bejach était un conseiller technique. Il n’a jamais eu de relations ni personnelles ni politiques avec Arnaud Montebourg. Il a démissionné pour des raisons qui lui sont propres en 2014. Il n’a jamais participé aux campagnes électorales d’Arnaud Montebourg.
François Kalfonà Buzzfeed
Ce qui n'a pas empêché l'eurodéputée frontiste Dominique Bilde ou le maire de Béziers, Robert Ménard, de reprocher jeudi aux médias français de "passer sous silence" cette condamnation. Une couverture médiatique initialement faible qui "s'explique surtout par le quasi anonymat de Christophe Bejach avant que n'éclate cette affaire et par le fait qu'il ne travaille plus avec Montebourg depuis trois ans", conclut le Huffington Post.
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