A quoi ressemblerait la France d'Arnaud Montebourg ?
Arnaud Montebourg se veut le champion du "made in France" et de la VIe République.
Il a longtemps été catalogué à la gauche du PS. Aujourd'hui candidat à la primaire de la gauche, Arnaud Montebourg assure que son projet est socialiste, mais aussi "d'inspiration gaulliste, écologique, républicaine". Un projet qui agrège les marottes de l'ancien ministre du Redressement productif, comme la VIe République ou le "made in France", et de nouvelles orientations.
Sur l'économie, priorité au "made in France" et à la "fiche de paye"
Arnaud Montebourg prétend "libérer les Français des féodalités économiques". Plus concrètement, cela passe par l'abrogation de la loi Travail ou la "fin de l'austérité aveugle". Candidat revendiqué "de la fiche de paye", il promet des augmentations de salaire via une baisse de la CSG (sur les salaires jusqu'à 1,4 smic). Sensible à l'augmentation des frais de santé, il compte proposer une "mutuelle publique à 10 euros par mois". Il veut aussi "encadrer les salaires des patrons en les obligeant à augmenter les salaires de leurs employés s’ils souhaitent augmenter le leur".
Fervent défenseur du "made in France", Arnaud Montebourg compte réserver 80% de la commande publique aux PME. Il assure aussi que le secteur des infrastructures et de la rénovation thermique bénéficieront de plans très ambitieux de dizaines de milliards d'euros.
Le candidat propose de créer un nouveau service public de l'emploi et de la formation au niveau régional. Il regrouperait les moyens de Pôle emploi, des conseils régionaux et des Chambres de commerce. Les dirigeants de ces nouvelles structures seraient élus au suffrage universel dans chaque région.
Sur les institutions, aller vers une VIe République
Sur cette thématique, Arnaud Montebourg n'a pas varié, fidèle à sa volonté d'inventer une VIe république. Il propose plusieurs modifications institutionnelles : le septennat non renouvelable, la suppression de l'article 49.3 (hors textes budgétaires), ou encore le tirage au sort de 100 citoyens pour siéger au Sénat. En cas d'alternance, les nouveaux ministres pourraient également renouveler les directeurs de l'administration centrale (l'équivalent du "spoil system" américain) pour que celle-ci ne s'oppose pas à la politique décidée par l'exécutif.
Le candidat reprend à son compte le droit de vote des étrangers aux élections locales, serpent de mer des programmes de gauche. Il veut également instaurer un service national universel (qu'il soit civil, humanitaire, associatif ou militaire), pour favoriser le "brassage social sous le même drapeau".
Sur les territoires, un rééquilibrage en faveur des zones rurales
Le hérault de Saône-et-Loire s'est autoproclamé "candidat des territoires, pas des métropoles". Pour repeupler les campagnes, les entreprises seront incitées à recourir au télétravail via des mesures fiscales. Il propose aussi la création d'une Agence nationale de rénovation rurale (un peu sur le modèle de l'ANRU, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, centrée sur les quartiers en difficulté). Ses missions : installer la fibre optique ou rénover les commerces.
Face aux déserts médicaux, il veut des médecins "salariés par la Sécurité sociale", dans des "dispensaires". Arnaud Montebourg assure ainsi que "les dix millions de Français qui rêvent de retourner à la campagne pourront le faire".
Sur l'Europe, un "nouveau traité de Rome"
Il a promis d'aller "casser un peu de vaisselle à Bruxelles". Seule manière, d'après Arnaud Montebourg, de changer l'Europe : installer un rapport de force avec ses partenaires, au premier rang desquels l'Allemagne. "Si on ne réforme pas radicalement, nous savons qu'elle mourra", pense le candidat. Face au risque de "dislocation", l'ancien ministre du Redressement productif veut donc un nouveau traité de Rome.
Premier objectif : en finir avec "l'Europe de l'austérité". S'il n'est pas suivi par les autres pays membres, il promet d'agir de façon unilatérale. C'est le cas pour la directive sur les travailleurs détachés, qu'il veut suspendre, ou pour l'instauration d'une taxe carbone, aux frontières de l'Europe ou, à défaut, de la France. Arnaud Montebourg veut aussi réformer les règles de concurrence qui régissent le fonctionnement du marché intérieur, pour permettre un soutien financier des Etats aux entreprises.
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