Dialogue "très cash" entre François Hollande et les frondeurs à l'Elysée
Quatorze députés issus des rangs des contestataires du PS ont été reçus pendant plus de deux heures autour de la table du Conseil des ministres.
Pendant près de deux heures et demie, autour de la table du Conseil des ministres, le dialogue a été renoué, mercredi 11 mars au soir, à l'Elysée, entre les frondeurs du Parti socialiste et François Hollande. Quatorze parlementaires en désaccord avec l'exécutif ont pu échanger paisiblement avec le chef de l'Etat. "Ça s'est bien passé, le président nous a reçus longtemps, on a pu exposer nos convictions, nos raisonnements", s'est félicitée la députée du Doubs Barbara Romagnan. Même si lors de ce dialogue "très cash", les désaccords étaient bien présents.
Selon la députée, le message adressé au président était qu'"en l'état, sa politique ne passe pas auprès de la majorité", mais "l'essentiel est qu'il y ait un dialogue". Le chef de l'Etat "nous a dit sa volonté de rassemblement. On a la même, mais on pense aussi que le rassemblement passe par le changement d'un certain nombre de politiques", a ajouté Barbara Romagnan. Celle-ci estime que "c'est une des conditions de la crédibilité de notre combat contre le Front national, contre le désarroi de nos concitoyens".
"C'est l'esprit du 11 janvier"
Quelques heures auparavant, à la sortie du Conseil des ministres, Manuel Valls s'était adressé à la presse pour justifier cette mansuétude vis-à-vis des frondeurs, et marteler une priorité : "rassembler", dès le premier tour des départementales le 22 mars, les socialistes et la gauche pour contrer "la montée particulièrement inquiétante du Front national".
Pendant la rencontre avec les députés PS, le président n'était "ni dans le reproche, ni dans la justification totale" de sa politique, d'après Pouria Amirshahi. "François Hollande a parlé de 'sincérité'" pour évoquer la démarche des frondeurs, explique Christian Paul : "Nous lui avons dit que pour ressouder la gauche, il fallait un agenda de réformes, avec par exemple une nouvelle loi bancaire, une politique d'investissements plus affirmée, des mesures de justice fiscale..."
François Hollande veut-il s'assurer d'une majorité à deux ans de la présidentielle ? "Le président souhaite œuvrer au rassemblement, à l'unité de tous les Français, c'est l'esprit du 11 janvier", répond son entourage. "Il pense que c'est essentiel pour la réussite de son action." Pour autant et "quelles que soient les personnes reçues à l'Élysée, l'idée est d'avoir des discussions très directes et libres mais en aucun cas de discuter de la ligne ou de la composition du gouvernement", assure-t-on de même source.
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