PS : une consultation test pour Martine Aubry
Mal élue à la tête du Parti socialiste, Martine Aubry espère retrouver un peu d'oxygène grâce à ce référendum.
De son côté, Arnaud Montebourg, secrétaire national du PS chargé de la rénovation, a affirmé que cette consultation était la “scène 1" de l'acte 1 d'un nouveau Parti socialiste”.
Le député de Saône-et-Loire exhorte les militants à voter : “ne laissez pas passer ce scrutin. C'est la première pierre d'une nouvelle grande maison que nous allons bâtir ensemble, dans la discussion qui ne fait que s'ouvrir”.
Mais voilà, la démobilisation des troupes menace ce nouveau départ.
En promettant une rénovation “de A à Z”, fin août à La Rochelle, Martine Aubry pensait en avoir terminé avec la contestation interne qui la handicape depuis son accession à la tête du parti, après le congrès de Reims en novembre 2008.
En interne, l'embellie a été de courte durée, plombée par la sortie d'un livre relatant les fraudes qui ont entaché le scrutin d'il y a dix mois et qui auraient principalement bénéficié, selon ses auteurs, à Martine Aubry au détriment de sa rivale Ségolène Royal.
Et sur la scène nationale, l'actualité politique de la rentrée a fait passer la rénovation du PS au second plan.
Les parlementaires socialistes préfèrent mettre l'accent sur la bataille budgétaire à venir ou les “votations citoyennes” sur le changement de statut de La Poste.
Onze questions
La campagne pour cette consultation s'est souvent limitée au strict minimum: des lettres aux militants diffusées par mail depuis quelques jours.
“J'aurais bien aimé que les cigales qui ont chanté la rénovation tout l'été fassent voter la rénovation lorsque l'automne fut venu”, raille Guillaume Bachelay, secrétaire national à l'Industrie, visant, entre autres, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Manuel Valls.
Les militants sont appelés à se prononcer sur l'organisation de primaires présidentielles, le non cumul des mandats en passant par la parité totale et la création d'une “autorité indépendante et incontestée chargée de faire respecter les règles d'éthique”.
A six mois des régionales, les militants devront également choisir les têtes de listes socialistes.
Les 18 présidents de région sortants devraient être réinvestis.
Reste le problème épineux du Languedoc-Roussillon où se présentent deux candidats PS face au bouillant président Georges Frêche exclu du parti pour dérapages verbaux.
Le PS en mal d'adhérents
Au total, 200.319 membres du PS sont invités à voter en fin de journée dans 4.000 bureaux installés dans les sections socialistes.
Selon un rapport interne du Parti socialiste, seulement 64 332 militants sont à jour de leurs cotisations.
Mais les retardataires pourront régulariser leur situation au moment de voter, assure la direction du PS.
Ce soir, le dépouillement promet d'être délicat, comme le montrent les intentions de vote de Bernard Poignant.
Proche de Lionel Jospin, l'ancien député européen votera“ non” sur les primaires, “oui” au non cumul des mandats et “non” sur la démocratie interne.
Il faut aussi s’attendre à une forte abstention des adhérents.
“40% de participation serait déjà un bon score”, estime un élu.
François Hollande estime que ce vote des militants sur les primaires et le non-cumul des mandats est “une simple adhésion à des principes”.
L’ancien premier secrétaire du PS juge que “rien n'a été fait pour que la participation soit massive”.
Les résultats de la consultation seront connus demain à la mi-journée.
Mikaël Roparz, avec agences
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