Cet article date de plus de dix ans.

Propriano : pour garder la mairie, il envoie sa femme

Inéligible jusqu'au mois de mai, le maire de Propriano en Corse a demandé à sa femme de se présenter à sa place aux municipales. Son interview (laborieuse) sur le plateau de France 3 Corse a fait le tour du web.
Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Capture d'écran / France 3 Corse)

Cette candidate-là aurait probablement préféré
rester dans l'anonymat. Caroline Bartoli
a fait un passage remarqué jeudi 6 février à l'occasion d'une interview sur France
3 Corse. Candidate à Propriano (Corse-du-Sud), elle est apparue hésitante à
chacune des questions posées. Elle
est à peine arrivée à répondre, en lisant laborieusement des fiches et se bornant
à dire, embarrassée, qu'elle poursuivrait la politique de son mari.

Il faut dire que Caroline Bartoli débute en politique... Elle est en fait l'épouse du maire sortant Paul-Marie Bartoli, du Parti radical de gauche. C'est d'ailleurs monsieur qui a chargé madame de se présenter à sa place. Lui ne peut pas, il est frappé d'inéligibilité depuis que le Conseil constitutionnel a invalidé ses comptes de campagne. ### "Nous ne sommes pas les Balkany" Depuis le buzz provoqué par cet entretien télévisé, Paul-Marie Bartoli est en colère. "*C'est scandaleux de s'en prendre comme cela à une mère de famille. On la ridiculise, on la salit* ", s'est-il insurgé dans Corse-Matin, avant de dénoncer une "*polémique due à de l'acharnement médiatique* ". "*Nous ne sommes pas les Balkany* ", dit-il, en référence au couple Isabelle et Patrick Balkany, maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) régulièrement plébiscité malgré ses ennuis judiciaires. "*Mon seul juge sera le corps électoral* ", précise encore l'élu proprianais. Dans la commune de 4000 habitants, peu de monde souhaite commenter ces péripéties électorales. Des voix s'élèvent quand même pour dénoncer cette situation. Pour le principal opposant de Caroline Bartoli, le nationaliste Jacques Luciani, "*personne n'est dupe* ". Ancien premier adjoint du maire sortant, ce médecin, qui a démissionné pour présenter sa propre liste, stigmatise tout autant "*le mode de fonctionnement archaïque et anti-démocratique et la dérive autocratique et carriériste* " de Caroline Bartoli, que sa politique d'encouragement de la spéculation immobilière et de la multiplication des résidences secondaires à Propriano.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.