Manifestations contre la loi "sécurité globale" : un photographe blessé à Paris, Reporters sans frontières dénonce des "violences policières"
Le photojournaliste "a été blessé au visage par un coup de matraque", selon Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.
L'association Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, samedi 28 novembre, des violences policières "inacceptables" contre un photographe syrien, blessé lors de la manifestation contre la proposition de loi "sécurité globale" et les violences policières à Paris.
Collaborateur de Polka Magazine et de l'AFP, Ameer al-Halbi, 24 ans, couvrait la manifestation place de la Bastille à titre indépendant. Il "a été blessé au visage par un coup de matraque", a affirmé sur Twitter Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Ce dernier a mis en ligne un cliché montrant le photographe, tête bandée, nez encore ensanglanté, sur un lit d'hôpital.
Toute notre solidarité envers Ameer Al Halbi. Ces #ViolencesPolicieres sont inacceptables. Ameer est venu de #Syrie en #France pour s'y réfugier, comme d'ailleurs plusieurs autres journalistes syriens. Le pays des droits de l'homme n'a pas à les menacer, mais à les protéger.
— Christophe Deloire (@cdeloire) November 28, 2020
La photo est signée de la photojournaliste indépendante Gabrielle Cézard, qui se trouvait aux côtés d'Ameer al-Halbi dans une petite rue. "Nous étions identifiables comme photographes et tous collés à un mur, raconte-t-elle. On criait 'Presse ! Presse !' Il y avait des jets de projectiles du côté des manifestants. Puis la police a mené une charge, matraque à la main. Ameer était le seul photographe qui ne portait ni casque, ni brassard. Je l'ai perdu de vue puis je l'ai retrouvé entouré de gens, le visage tout ensanglanté et enveloppé de pansements."
"Il était psychologiquement très touché, il a pleuré et a dit qu'il ne comprenait pas 'pourquoi c'était mal de faire des photos'."
Gabrielle Cézardà l'AFP
Selon Dimitri Beck, directeur de la photographie de Polka, qui suit Ameer al-Halbi depuis son arrivée en France il y a près de trois ans, le photographe a eu le nez cassé et a été blessé à l'arcade sourcilière. Il a été transporté à l'hôpital Lariboisière.
Ameer al-Halbi a remporté plusieurs prix internationaux, notamment le 2e prix de la catégorie "Spot News-Stories" du World Press Photo en 2017. Il a couvert pour l'AFP les combats et les ravages dans sa ville d'Alep, en plein conflit syrien.
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