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Propos sur DSK : Christian Jacob persiste et signe

Embourbé dans une polémique sur ses propos affirmant que Dominique Strauss-Kahn n'incarnait pas la France du terroir, le patron des députés UMP, Christian Jacob, dénonce une campagne "de caniveau" orchestrée contre lui. Il réédite néanmoins les propos qui avaient fixé l'altitude de cette inoubliable passe d'arme politique.
Article rédigé par franceinfo
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Molière aurait sans doute adoré. Le virage pris ces derniers jours par le débat politique aurait pu lui inspirer une comédie satirique saignante. Avec des personnages qu'il n'est pas besoin de pousser bien loin pour trouver le juste ton de la caricature. Les dernières déclarations du patron des députés UMP, Christian Jacob, lui aurait considérablement facilité la tâche.

Enferré dans une polémique peu glorieuse autour de considérations sur la dimension “terroir” et “rurale” de Dominique Strauss-Kahn, un des futurs possibles candidats potentiels à la candidature socialiste, il a choisi une stratégie pour tenter d'en sortir : foncer dans le mur et croiser les doigts pour qu'il casse. Autrement dit, il persiste : non, vraiment, sincèrement, pour lui, DSK “n'incarne pas le monde rural, ni la France des territoires et des terroirs”.
_ Et, pensant sans doute incarner le monde de l'humour, Christian Jacob ajoute : “j'ai cru comprendre qu'on n'avait pas le droit de pouvoir prononcer le nom de Dominique Strauss-Kahn. C'est quasi une insulte. D'ailleurs, je ne vais pas vous traiter de Dominique Strauss-Kahn, ce serait une insulte”, lance-t-il à son interlocuteur.

Dans ces propos, certains ont vu poindre des relents antisémites, comme Serge Klarsfeld, président de l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, qui leur trouve un cousinage malheureux avec la France de Vichy. Le président du Crif, Richard Prasquier ne va pas jusque là et qualifie les propos du député d'“incroyable maladresse”. Peut-être Christian Jacob s'est-il tout simplement heurté à un antique problème rhétorique : pour que l'ironie fasse mouche, il faut qu'elle soit drôle.

Grégoire Lecalot

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